Fondé par Gabriela Carrizo et Franck Chartier, ce collectif surprend par son univers fantastique. Un monde onirique capable de défier le temps et l’espace de façon déroutante.

Dans Chroniques, cinq personnages sont piégé·es dans un labyrinthe temporel, mutant et s’entrechoquant dans une tentative de défier l’immortalité. Leur existence se déroule dans un vaste paysage sulfureux, se déployant en une série de chroniques. Ce paysage est-il le terrain de nouvelles créations, ou est-il fait de vestiges de ce qui a existé autrefois ?

Mise en scène Gabriela Carrizo en co-réalisation avec Raphaëlle Latini
Avec Simon Bus, Seungwoo Park, Charlie Skuy, Boston Gallacher et Balder Hansen
Regard extérieur Franck Chartier
Scénographie Amber Vandenhoeck
Lumière Bram Geldhof
Son Raphaëlle Latini
Costumes Jana Roos et Yi-Chun Liu
Conseil artistique Eurudike de Beul
Création technique Filip Timmerman
Assistant technique Clément Michaux
Assistanat artistique Helena Casas
Ingénieur son Jo Heijens
Collaboration spéciale Lolo y Sosaku

Production Cie Peeping Tom / Théâtre National de Nice – CDN Nice Côte d’Azur
Coproduction (en cours) ExtraPôle SUD* / Les Salins – SN de Martigues / Teatre Nacional de Catalunya – Barcelone / Torinodanza Festival – Turin / Festival Aperto Reggio Emilia – Reggio nell Emilia / Koninklijke Vlaamse Schouwburg – Bruxelles / Bühnen Köln – Cologne
Soutien Tax Shelter du Gouvernement fédéral belge

*Plateforme de production soutenue par la Région SUD PACA pilotée par la Friche la Belle de Mai et rassemblant le Festival d’Avignon, le Festival de Marseille, le Théâtre National de Nice – CDN Nice Côte d’Azur, le Théâtre National de Marseille La Criée – CDN, Les Théâtres Aix-Marseille, anthéa – Antipolis Théâtre d’Antibes, Châteauvallon-Liberté, scène nationale

Photos © Chema XIV
Texte © Vanessa Asse

Parmi les immortels, chaque acte (et chaque pensée) est l’écho de ceux qui l’anticipèrent dans le passé ou le fidèle présage de ceux qui, dans l’avenir, le répéteront jusqu’au vertige. Jorge Luis Borges

Cinq personnages sont piégés dans un labyrinthe temporel, mutant et s’entrechoquant dans une tentative de défier l’immortalité. Leur existence se déroule dans un vaste paysage sulfureux, se déployant en une série de chroniques. Ce paysage est-il le terrain de nouvelles créations, ou est-il fait de vestiges de ce qui a existé autrefois ?

Dans un effort incessant pour créer quelque chose ensemble, cette communauté est mise au défi par différentes lois et phénomènes physiques. Leurs corps révèlent d’autres comportements et possibilités d’être, sans savoir s’ils sont au crépuscule ou à l’aube de leur existence. Nous assistons à une métamorphose corporelle dans une dimension abyssale et poétique.

Peeping Tom est une compagnie de danse-théâtre belge fondée en 2000 par Gabriela Carrizo (I/AR) et Franck Chartier (F). Ils ont créé leur première pièce commune, Caravana (1999), qui se déroule dans un mobile home, en collaboration avec leur collaboratrice de longue date Eurudike De Beul. La pièce a été suivie du film Une vie inutile (2000). Avant de fonder leur propre compagnie, ils ont dansé avec plusieurs compagnies internationales de renom, dont Alain Platel, Rosas, Maurice Béjart, Angelin Preljocaj et Needcompany. Une esthétique hyperréaliste La principale marque de fabrique de Peeping Tom est une esthétique hyperréaliste, soutenue par une scénographie concrète : un jardin, un salon et une cave dans la première trilogie Le Jardin (2002), Le Salon (2004) et Le Sous-Sol (2007), deux caravanes résidentielles dans un paysage enneigé dans 32 rue Vandenbranden (2009), une salle de spectacle brûlé dans À Louer (2011) et une maison de retraite dans Vader (2014). Les chorégraphes créent un univers instable qui défie la logique du temps et de l’espace. L’isolement conduit à un monde onirique fait de cauchemars, de peurs et de désirs, dans lequel les créateurs mettent habilement en évidence le côté sombre de l’individu ou d’une communauté. Ils explorent un langage extrême de la scène et du mouvement mouvement – jamais gratuit – toujours avec la condition humaine comme principale source d’inspiration et de résultat. En utilisant les techniques du montage cinématographique, ils parviennent à repousser les limites d’une histoire sur laquelle nous n’arrivons pas à mettre le doigt. Le huis clos familial reste une source importante de créativité pour Peeping Tom. En 2019, la compagnie achève une deuxième trilogie – Vader, Moeder, Kind – autour de ce même thème. Un an plus tard, ils présentent leur nouvelle oeuvre Triptych: The missing door, The lost room and The hidden floor . En 2021, la compagnie crée pour la première fois une performance pour un espace existant. La Visita est la suite de certaines des histoires des personnages de Moeder . Cependant, ils ont été déplacés au Collezione Maramotti à Reggio Emilia. Le musée, symbole de stabilité dans le temps est ici confronté à l’éphémère et au volatile. La première de La Visita a eu lieu le 4 novembre, 2021 à Reggio Emilia, et a poursuivi son voyage en 2022, avec des développements au Théâtre de la Ville à Paris et au Musée des Beaux-Arts d’Anvers (KMSKA).

La collaboration organique et intuitive est mise en avant dans le travail de Peeping Tom, tout étant lié. L’organique et l’intuitif constituent le terreau des liens de collaboration et des processus créatifs. Une recherche collective permanente, combinée à des relations à long terme avec des interprètes virtuoses et créatifs, assure la continuité de la forme et du contenu. Pour les acteurs-danseurs, chaque production achevée signifie un abandon (temporaire) du flux de courtes scènes générées pendant la période de création. Pour les chorégraphes, chaque processus de création est une nouvelle étape dans leur quête d’une imbrication fine du mouvement avec la théâtralité, les émotions, le texte, le son et la scénographie. Au fil des ans, Peeping Tom a développé un lien particulièrement fort avec les théâtres et leur public. Les représentations touchent un public large, fidèle et souvent jeune. La liste des dates de tournée est exceptionnellement longue, tout comme le nombre croissant de pays visités chaque année. Chez Peeping Tom, les périodes de création sont généralement longues, les spectacles germent et mûrissent en tournée, ce qui représente une moyenne d’une nouvelle production tous les deux ans.

De nouvelles collaborations inspirantes

La compagnie s’est récemment ouverte à de nouvelles collaborations inspirantes avec d’autres artistes, compagnies et théâtres. En 2013, Gabriela Carrizo a créé la courte pièce The missing door avec et pour les danseurs du Nederlands Dans Theater (NDT I), tandis que Franck Chartier a adapté 32 rue Vandenbranden pour l’Opéra de Göteborg (33 rue Vandenbranden, 2013). En 2015, Gabriela Carrizo a créé The Land , une production avec des acteurs du Residenztheater (Munich, DE) en collaboration avec Peeping Tom, qui a été présentée en première mondiale le 8 mai au Cuvilliéstheater (Munich, DE) en ouverture du festival DANCE 2015. Le 1er octobre 2015, Franck Chartier a présenté The lost room , une nouvelle pièce courte avec des danseurs de la compagnie Nederlands Dans Theater, qui fait suite à The missing door (Gabriela Carrizo, 2013). En 2017, Franck Chartier a créé The hidden floor pour la compagnie – la troisième collaboration entre Peeping Tom et NDT. Cette nouvelle création complétait le triptyque Adrift , composé également de The missing door et The lost room , donnant lieu à la production de Triptich de Peeping Tom. Une oeuvre qui continue aujourd’hui encore à faire l’objet d’une tournée internationale. En 2022, Gabriela Carrizo crée La Ruta , sa deuxième pièce courte pour NDT 1, tandis que Franck Chartier crée le duo Oiwa avec le Ballet National de Marseille. En 2023, Franck Chartier crée S 62° 58′, W 60° 39′ , a été présenté en première en septembre de la même année à la Biennale de la Danse de Lyon et toujours en tournée. Les bureaux de Peeping Tom sont situés à Molenbeek (Bruxelles). La compagnie bénéficie d’un soutien structurel de la part des autorités flamandes.