« Va doucement, Jean. Je suis pressé ! » adressait Talleyrand à son cocher. Cette maxime si oubliée soit-elle, pourrait être un support à des méditations tout à fait contemporaines. À l’heure de nos quotidiens millimétrés où l’adverbe « vite »est sans doute le plus cité dans les injonctions à nos chérubins, à nos collègues, dans les promesses publicitaires ou politiques ; sommes-nous donc soumis au temps ? Prendre son temps, est-ce perdre son temps ? Est-ce qu’un éloge de la lenteur ne serait pas l’acte de résistance ultime ?

Tout va trop vite, tout s’accélère… À quoi est dû ce sentiment d’accélération ? Le climat d’urgence sociale, sanitaire, climatique, géopolitique est-il un facteur aggravant ? Ne serait-il pas urgent de laisser de l’espace à l’ennui, pour réfléchir, imaginer et créer ?

Si le temps est ce qui passe plus ou moins vite, celui qui nous manque et file entre les doigts, il est aussi ce temps passé qui n’est plus. Prenons le temps de la redécouverte de ce passé, des valses à travers les époques, des échanges entre les générations, pour mieux comprendre la complexité des choses et imaginer notre avenir, qui sera là en un rien de temps…