Trois époques, trois générations, trois couples, une même maison. Dans un tricotage de temps jubilatoire les personnages qui se croisent sans se voir se répondent pourtant car il y a des blessures qui persistent. Une pétillante sonate de transmissions.
Les conventions du théâtre ont bien des pouvoirs et, si l’on veut que les temps s’emmêlent, la scène offre des moyens savoureux et surprenants.
Rasmus Lindberg s’amuse à superposer et à croiser les temps (1913,1968, 2014); grands-parents, parents, enfants se frôlant dans un espace où trois périodes s’additionnent. Cependant, ces différents temps ne sont pas tout à fait étanches et quelque chose se perçoit du passé. Ne dit-on pas d’un lieu qu’il est « habité » ? Ce ne sont pourtant pas des spectres évanescents, ils sont incarnés, souvenirs bien vivants de la maison dans laquelle ils ont grandi, se sont aimés et déchirés.
Écriture polyphonique de l’héritage familial dans la tradition des auteurs scandinaves, la pièce est une merveille d’horlogerie. Entre mensonges et réinventions du passé, entre rêves et réalité, la vérité se trouble. C’est finalement au spectateur de se faire son opinion sur la vraisemblance de cette saga à tiroirs.
Texte Rasmus Lindberg
Traduit du suédois par Marianne Ségol-Samoy
Mise en scène Michel Didym
Avec Maïwenn, Éric Berger, Jérôme Kircher, Julie Pilod, Catherine Matisse et Hana Sofia
Assistanat à la mise en scène Yves Storper
Scénographie Clio Van Aerde
Lumières Joël Hourbeigt
Costumes Jean-Daniel Vuillermoz
Création son Philippe Thibault
Maquillages et coiffures Kuno Schlegelmilch
Chorégraphie Cécile Bon
Réalisation des costumes Ateliers du Théâtre de Liège
Réalisation du décor Ateliers du Théâtre de la Ville de Luxembourg et du CDN
Production La Manufacture CDN Nancy – Lorraine
Coproduction Les Théâtres de la Ville de Luxembourg / Les Célestins Théâtre de Lyon / Le Manège – Scène Nationale de Maubeuge / Théâtre de Liège
Texte traduit avec le soutien de la Maison Antoine Vitez, Centre international de la traduction théâtrale
Photo © Allan Grant / Getty Images
Texte © François Rodinson