Jeune Public — Danse

Le Murmure des Songes

Kader Attou

Kader Attou signe une création onirique. Et c’est divinement réussi ! Dans cette pièce, le chorégraphe hip-hop nous plonge dans une contrée fantastique faite d’un bestiaire poétique, de fées gracieuses et de forêts énigmatiques, pour redonner vie à ses rêves d’enfant. Un moment magique à vivre en famille.

Lieu
  • Le Liberté
  • Salle Albert Camus
Accessibilité
  • En famille
    • dès 7 ans
    • Représentation inclusive
  • Dates Durée estimée 1h25
  • vendredi 12 décembre 2025 20:00
  • samedi 13 décembre 2025 18:00
Tarifs
  • Plein tarif 30 €
  • Tarif adulte avec la carte Châteauvallon-Liberté 20 €
  • Tarif partenaire (CSE et Associations culturelles partenaires) 20 €
  • Tarif - 30 ans 15 €
  • Tarif - 18 ans 10 €
  • Tarif solidaire 5 €
  • Tarif solidaire famille adulte 10 €
  • Tarif solidaire famille enfant 5 €

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Informations pratiques

À 6 ans, dans l’obscurité de sa chambre, Kader Attou semblait voir le papier peint s’animer, lui révélant un monde caché. Depuis son lit, il s’imaginait prendre part à un voyage merveilleux. Sur scène, quatre interprètes nous invitent dans ce pays des songes. L’un d’eux dort quand soudain tout un univers jaillit.

Toutes et tous dansent au milieu de superbes illustrations et projections au rythme de la musique. Leurs figures amples se déploient à l’infini. Des métamorphoses visuelles nous surprennent. Et de cet instant délicat se révèle l’insouciance de notre enfance.

Direction artistique, chorégraphie et scénographie Kader Attou
Avec Margaux Senechault, Ioulia Plotnikova, Artem Orlov et Kevin Mischel
Musique Régis Baillet
Lumières Cécile Giovansili-Vissière
Vidéo Yves Kuperberg
Accessoires Olivier Borne
Illustrations Jessie Désolée

 

Production Compagnie Accrorap
Coproductions Scènes et Cinés, scène conventionnée –Arts en territoire / Maison des Arts de Créteil
Soutiens Département des Bouches-du-Rhône – Centre départemental de créations en résidence
Résidence de création accompagnée La Fabrique Mimont-Cannes

 

Photos © Benoîte Fanton
Texte © Vanessa Asse

Je me souviens quand j’étais enfant dans l’obscurité paisible de ma chambre, je m’égarais dans les méandres de mon imagination. Chaque nuit, lorsque les lumières s’éteignaient, la tapisserie figée sur le mur prenait vie, révélant un monde caché, un portail vers l’inconnu. Ma chambre devenait comme par magie le théâtre d’un voyage enchanteur, où le réel et l’imaginaire se confondaient dans un murmure envoûtant. Au fil de mes songes, je m’évadais dans des contrées fantastiques, côtoyant des créatures énigmatiques, dansant avec des fées gracieuses et explorant des forêts magiques. Chaque motif de la tapisserie ouvrait ainsi une porte vers un univers féerique, un appel irrésistible vers l’aventure. Les heures nocturnes sont devenues des instants suspendus, des souvenirs éphémères capturés par l’étreinte du rêve. Les monstres divers rythmaient un ballet onirique, donnant le tempo à cette danse entre réalité et illusion. La frontière entre le tangible et l’imaginaire s’est estompée, laissant place à un flot de sensations et d’émotions intenses.

Le Murmure des Songes est une invitation à plonger dans l’univers onirique de mon enfance, à explorer les recoins cachés de mon imagination, à danser avec les étoiles et à embrasser la magie de chaque instant, pour petits et grands.

Le Murmure des Songes combine plusieurs écritures chorégraphiques et embrasse diverses formes. La pièce trouve ainsi sa force sur les grands plateaux comme dans des lieux inhabituels ou plus petits. Elle sait aussi s’adapter aux publics les plus divers pour créer l’émerveillement, la magie, et convoquer des images poétiques puissantes. C’est un nouvel enjeu, un défi qui me demande d’être dans ma vérité la plus profonde. Pour cette nouvelle aventure, j’ai convoqué un quatuor de danseurs et danseuses, les superbes illustrations de Jessie Désolée qui donnent vie à un bestiaire poétique, peuplé de chimères, plantes et animaux fantastiques, ainsi que le vidéaste Yves Kuperberg pour animer cette plongée dans l’imaginaire. Le tout sous les envolées lyriques et musicales du compositeur Régis Baillet (Diaphane). Rosa Montero disait que « l’enfance est un lieu auquel on ne retourne pas, mais qu’en réalité, on ne quitte jamais » .

Kader Attou

Danseur, chorégraphe et directeur artistique de la Compagnie Accrorap, Kader Attou est un des représentants majeurs de la danse hip-hop. Avec une démarche artistique humaniste et ouverte sur le monde qui fusionne les influences et décloisonne les genres, Kader Attou a contribué à transformer le hip-hop en une nouvelle scène de danse, faisant émerger une danse d’auteurs reconnue comme une vraie spécificité française.

La fièvre des années 90
En 1989, dans la fièvre de la découverte du breakdance, Kader Attou crée la Compagnie Accrorap avec ses amis du cirque Eric Mezino, Chaouki Saïd, Lionel Frédoc et Mourad Merzouki pour sortir de la performance de rue et apporter du sens à leur chorégraphie. Acrobaties, break et danse classique font le succès d’Athina lors de la Biennale de la danse de Lyon en 1994, qui préfigure une révolution chorégraphique et consacre la naissance d’une danse hip-hop capable d’investir un plateau de théâtre.

Voyages et rencontres : le cœur d’une démarche artistique
Depuis 1996, Kader Attou dirige seul la Cie Accrorap, poursuivant cette aventure collective avec de nombreuses créations et tournées en France et à l’étranger. Il inscrit sa danse dans le partage, le dialogue des cultures et le croisement des esthétiques. Son écriture s’inspire de différentes disciplines comme le cirque, la danse contemporaine et la danse indienne, les arts visuels, la musique traditionnelle arabe, classique, hip-hop ou électro acoustique. Il cherche dans les voyages et les rencontres la matière qui nourrit ses œuvres. Ainsi, Anokha (2000) mêle hip-hop et classique indien tandis qu’avec Les corps étrangers (2006), il crée un pont entre la France, l’Inde, le Brésil, l’Algérie et la Côte d’Ivoire. Enfant de l’immigration, les questions de l’identité, de la différence et de l’altérité fondent sa démarche, transformant sa danse en un lieu de convergence où se construit une communauté de corps et d’émotions.

Créer des univers sensibles pour révéler la poésie du hip-hop
Dès le début, il considère la danse hip-hop comme une discipline d’art et de recherche mais aussi, et c’est ce qui fait sa singularité, comme un moyen de témoigner sur la condition humaine, de réfléchir sur des questions de société. Prenant la liberté d’inventer une danse riche qui ne s’interdit rien, il ne cesse de renouveler le hip-hop avec créativité sans renier ses valeurs fondatrices. Avec Symfonia Pieśni Żałosnych du compositeur polonais Henryk Górecki, il sera le seul chorégraphe hip-hop à créer à partir d’une œuvre musicale intégrale et classique, explorant le lien entre les énergies, les intentions de sa danse plurielle et celles de la musique et des instruments. En 2021, il crée Les Autres, une pièce accueillie à Châteauvallon pour six danseur·euses issu·es des esthétiques hip hop et contemporaines, et deux musicien·nes aux instruments aussi rares qu’atypiques, un Cristal Baschet et un thérémine. Avec cette création, Kader Attou renoue le dialogue entre la musique, la danse et la scénographie dans un univers qui fait la part belle à l’étrange poétique.

Des actes et une reconaissance
En 2008, Kader Attou est nommé directeur du CCN de La Rochelle et du Poitou-Charentes, devenant ainsi le premier chorégraphe hip-hop à la tête d’une telle institution. Il développe un projet culturel de territoire d’envergure avec une forte dimension internationale. Il accompagne l’émergence de nombreuses compagnies et crée en 2016, le Festival Shake qui soutient la diversité de la danse hip-hop. En 2013, il est promu au rang de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres.
En 2015, il est nommé Chevalier dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur.
Depuis 2022, il s’est installé à la Friche la Belle de Mai à Marseille et s’implante dans la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il est artiste associé à Scènes et Cinés, Scène conventionnée Art en territoire.

La création de Prélude, pièce pour le territoire, est une invitation du chorégraphe Kader Attou à une dizaine de danseurs et danseuses professionnels hip-hop de la Région à investir son univers artistique. Cette pièce « tout terrain » – présentée pour la première fois dans le cadre du Festival de Marseille – a vocation à partir à la rencontre de tous les publics et à mener la danse hip-hop là où on ne l’attend pas, aux confins de l’écriture chorégraphique pour y tisser des liens entre les acteur·rices du territoire et les artistes.

En 2023, Kader Attou convoque un quatuor de danseurs et danseuses, les superbes illustrations de Jessie Désolée et donne vie à un bestiaire poétique, peuplé de chimères, plantes et animaux fantastiques. Le Murmure des Songes, pièce tout public à partir de 5 ans, nous plonge dans le monde de l’enfance.

Une fois de plus, la chorégraphie de Kader Attou ne joue pas les gros bras et l’exercice de virtuosité. Son hip-hop a la délicatesse des plumes d’oreiller qui s’échappent des jeux de l’enfance, il fait la part belle à l’élasticité des corps, à l’amplitude des mouvements, aux brisures et ondulations. Jamais convenue, sa danse puise du côté du contemporain, voire du classique, pour mieux échapper aux chapelles et nourrir son ADN sensible. Marie Plantin, Sceneweb

Pour cette pièce poétiquement intitulée, le chorégraphe hip-hop Kader Attou plonge dans ses souvenirs d’enfance pour faire ressurgir le gamin qu’il a été, celui qui attrapait des papillons pour récolter la poudre sur leurs ailes et en couvrir celles en carton qu’il s’était confectionnées.
De ce récit d’enfance, où le fantasme d’envol s’auréole de fragilité, Attou en extrait la matière pour une nouvelle création, interprétée par quatre danseur.seuses et illustrée visuellement par Jessie Désolée. Une exploration étonnante de la part de cet artiste qui croit toujours en la force suggestive du hip-hop pour raconter les univers les plus délicats.
Rosita Boisseau, Télérama

La danse de la Cie Accrorap et de Kader Attou est généreuse. Elle cherche à briser les barrières, à traverser les frontières. L’aventure collective internationale et la notion de rencontre sont au centre de la réflexion artistique.

L’histoire de la Cie débute en 1989, à l’école de cirque de Saint-Priest. Kader Attou, Mourad Merzouki, Éric Mezino, Lionel Frédoc, Chaouki Saïd concrétise leurs envies en créant le collectif Accrorap. C’est le début d’un chemin de vie marqué par l’énergie du hiphop, ouvert à diverses inspirations artistiques comme les arts du cirque, les arts martiaux, la danse contemporaine…

De 1989 à 1998, dans la fièvre de la découverte de la breakdance et avec les premiers spectacles d’Accrorap, naît le désir pour le collectif d’approfondir la question du sens et de développer une démarche artistique. Athina, en 1994, marque les grands débuts d’Accrorap sur la scène de la Biennale de la danse de Lyon. En 1996, la création Kelkemo, hommage aux enfants de réfugiés bosniaques et croates, est le fruit d’une expérience très forte vécue dans des camps à Zagreb.

En moins de dix ans, Accrorap devient une des compagnies emblématiques de danse hip-hop et contribue au passage de cette danse de la rue à la scène dans un contexte très favorable à cette évolution.

Peu à peu, les personnalités du collectif s’affirment et s’émancipent contribuant ainsi à l’émergence d’une génération de chorégraphes hip-hop. En 1996, Mourad Merzouki et Chaouki Saïd quittent Accrorap et créent la Cie Käfig. Peu de temps après, Éric Mezino crée la Cie Ego.

Depuis 1998, Kader Attou affine son identité artistique qui se caractérise par une grande ouverture. Ouverture au monde grâce à des voyages, ouverture vers d’autres courants chorégraphiques, d’autres formes artistiques, comme le montre ses premières pièces (Prière pour un fou – 1999, Anokha – 2000, Pourquoi pas – 2002, Douar – 2003, Les corps étrangers – 2006, Petites histoires.com – 2008). Petites histoires.com rencontre un grand succès public et arrive la même année de sa nomination à la direction du Centre Chorégraphique National de La Rochelle, première nomination d’un chorégraphe hip-hop nommé à la tête dans le réseau des Centres Chorégraphiques Nationaux.

De 2009 à 2021, le chorégraphe dirige le CCN avec un projet basé sur la rencontre, l’échange et le partage. Cela s’exprime à travers la diversité de ses créations, une politique active de partage de l’outil, un soutien à la diversité chorégraphique, un compagnonnage d’artistes émergents, et un objectif affirmé de programmation des oeuvres. Ses 13 années donnent le jour à 10 créations (Trio (?) – 2010, Symfonia Piésni Zalosnych – reprise 2020, The Roots – 2013, Un break à Mozart – 2014, Opus 14 – 2014, Allegria – 2017, Danser Casa – 2017, Triple Bill – 2018, Les Autres – 2021).

En 2022, la Cie Accrorap choisit de s’implanter dans la Région Sud et s’installe à la Friche La Belle de Mai où elle dispose d’un studio de 200m2. Ce studio permet d’accueillir des artistes en résidence et de porter des valeurs chères à Kader Attou : la rencontre, l’échange et le partage. Elle a établi un partenariat solide avec Scènes et Cinés, Scène conventionnée Art en Territoire, pour la période 2022-2024. Ce partenariat a favorisé le développement de la création artistique, l’accompagnement pédagogique, ainsi que la présence accrue sur le territoire.