Lecture

Nuits de la lecture

Le Corps dans le couple & Hold-Up 21

Châteauvallon-Liberté participe aux 8e Nuits de la lecture, organisées par le Centre national du Livre sur le thème du corps.

Lieu
  • Le Liberté
Accessibilité
  • Pour tous
    • dès 15 et 18 ans
  • Dates
  • dimanche 21 janvier 2024 17:00
Gratuit sur réservation
Informations pratiques
  • Pour tous dès 15 ans
  • Durée 1h30
  • Le Liberté – Salle Albert Camus

Il y a les différents états de corps d’un couple, ou le couple en tant que corps… Il y a les mots d’Éliette Abécassis qui nous livre Un couple, cette folle histoire d’amour, qui dure envers et contre tout. Un couple et un tout, traversés et traversant l’entre deux siècles. Il y a le regard de Maïa Mazaurette qui agrandit nos horizons sur le plaisiret le corps, et nous propose une façon de relever la tête d’une vision désenchantée de nos sexualités. Enfin, il y a la voix d’Élodie Frégé, qui fait de son corps une plage où s’effondrent les amants et où s’écroulent les mariages, quand la marée les surprend.

Alexandra Cismondi réunit ces trois personnalités que le corps questionne, dans le couple, dans la société, dans la littérature, dans la culotte.

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→ La lecture performance sera suivie d’une rencontre et d’une séance de dédicaces avec Éliette Abécassis, romancière, scénariste et philosophe et Maïa Mazaurette autrice, chroniqueuse et illustratrice.

Texte Éliette Abécassis et Maïa Mazaurette,
Mise en scène et lecture Alexandra Cismondi,
Lecture et chant Élodie Frégé.

En partenariat avec la Librairie Charlemagne et le Centre national du Livre

  • Déconseillé au moins de 18 ans
  • Durée 45 min
  • Grand Hôtel Dauphiné – Toulon

Mujeres Arañas est la première nouvelle du recueil de nouvelles Hold-Up 21.
Nous sommes au XXIe siècle, l’avortement est menacé. Alors il faut répéter : notre corps nous appartient et personne n’a le droit de nous dire comment le remplir, ou le vider, le vêtir ou le dénuder, le chérir ou l’ennuyer, ni quand, ni pourquoi. Notre corps nous appartient et si demain il doit avorter, avant nous lui ferons la fête. Parce que la liberté doit se fêter, au prix qu’elle coûte, il faut la célébrer. Vous êtes donc conviés à une fiesta. Aimons et aimons-nous très fort pour surmonter la naissance d’une liberté de femme !

Une galerie de personnages se partagent la parole de la narratrice dans les couloirs du Grand Hôtel Dauphiné. Les rôles, les discours et les personnages se mélangent pour nous envoûter, parler de façon subliminale et perçante de désir, de chairs, de faim, de peur, de comment faire du trou qu’un avortement peut creuser dans la vie d’une femme, une fête. Bienvenue dans le palais des glaces des corps des femmes d’ici et maintenant !

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→ D’après Hold-Up 21, un recueil de 20 nouvelles érotiques écrites par 20 femmes et illustré par le travail photographique d’Abigaïl Auperin.

D’après Hold-Up 21, un recueil de 20 nouvelles érotiques écrites par 20 femmes et illustré par le travail photographique d’Abigaïl Auperin
Texte Nicole Mersey Ortega,
Adaptation et mise en scène Alexandra Cismondi,
Avec Alexandra Cismondi, Antoine Cordier, Laure Giappiconi, Nicole Mersey Ortega, Élodie Frégé, Corine et Maïa Mazaurette,
Musique Benoît Olive

En partenariat avec le Grand Hôtel Dauphiné, la Librairie Charlemagne et le Centre national du Livre

Suzanne Canessa — L’amour, le couple, le cercle familial et même le divorce occupent une place importante dans votre œuvre de fiction comme dans votre réflexion critique : d’Un heureux évènement à Un couple, en passant par Une affaire conjugale. Votre regard sur ces questions diffère-t-il, selon que vous adoptiez un point de vue de romancière ou de philosophe ?

Éliette Abécassis — Ces points de vue sont assez cohérents. La vraie différence, c’est qu’en tant que romancière, j’essaie de donner à voir et non pas de défendre une thèse. Lorsque j’ai écrit De l’âme sœur à Tinder, j’ai cherché à comprendre l’évolution du couple aujourd’hui. Ce que je perçois avec une sensibilité de romancière, mais aussi au fil de recherches qui nourrissent toujours mon écriture de fiction, j’essaie ensuite de l’analyser en tant que philosophe. Et ce que j’ai perçu, par un biais ou par un autre, c’est une véritable transformation des mœurs. Non pas une disparition de l’amour, comme le dit Eva Illouz, mais un changement de paradigme. On est passés de l’amour passion à une rationalisation de l’amour : applications de rencontre, algorithme… On va chercher avant tout un partenaire aujourd’hui, et non pas la passion, au risque de souffrir.

Le développement personnel a fait évoluer la relation à l’autre. Avant, le mythe de l’androgyne nous faisait attendre notre moitié. On ne cherche aujourd’hui qu’à dépendre de soi : on n’attend pas de l’autre qu’il nous rende heureux. On recherche ainsi l’amour avec des critères extrêmement précis, au lieu de chercher quelqu’un avec qui on vivrait un choc de rencontre.

Suzanne Canessa — Est-ce selon vous une mauvaise nouvelle ? Doit-on craindre ce retour à une certaine rationalité en amour ?

Éliette Abécassis — Pour le couple, il est sans doute plus salutaire de moins en attendre de l’autre et de vouloir construire quelque chose de solide. On a toujours aspiré, en amour, à la durée. Peut-être qu’en rationnalisant le couple, on peut se donner les moyens de faire durer, alors que l’amour passion est source de tant de déception. Je crois en revanche qu’il faut réenchanter l’amour : la propagation de la culture de la violence a mis à mal le récit d’amour.

Le rapport de force est au cœur de toutes les histoires dont nous nous nourrissons aujourd’hui, et il reflète d’ailleurs une certaine réalité de la violence entre les hommes et les femmes. Mais le risque que court l’amour, à mon sens, n’est pas qu’on le rationnalise, mais qu’on cesse de le montrer. C’est pour cela que je m’emploie à le faire (rires) !

Suzanne Canessa — Cet amour que vous racontez dans Un couple, qui a su s’aimer jusqu’à l’âge de quatre-vingts ans, où l’avez-vous observé ?

Éliette Abécassis — Tout près de moi : je voyais mes enfants totalement subjugués par le couple de mes parents, et je me suis rendue compte que je tenais là un sujet particulièrement fort. Car c’est incroyable, ce que nous vivons : avant l’allongement de la vie, nous n’avions jamais vu des couples durer si longtemps. C’est une performance inouïe, inédite dans l’histoire du monde, que je me devais de célébrer.

Entretien réalisé en novembre 2023 par Suzanne Canessa Journaliste à Zébuline, partenaire média du Théma #45 — Couple(s)

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