Au milieu d’un atelier de peintre, clin d’œil à sa seconde passion, dix comédien·nes et deux musicien·nes nous entraînent en exploration, échangeant contrepèteries et calembours, taquinant la grammaire, détricotant les anglicismes. Autant de jeux de mots qui interrogent la langue, ce qu’elle produit en nous et ce que nous en faisons.

Les œuvres théâtrales de Valère Novarina sont uniques, offrant une place centrale à la parole. Pour l’écrivain, cet objet rythmique est davantage un espace d’invention qu’un moyen de communication. Il l’illustre dans une série de scènes réjouissantes qui composent cette nouvelle création.

Texte, peintures, mise en scène Valère Novarina
Collaboration artistique Céline Schaeffer
Avec Valentine Catzéflis, Aurélien Fayet, Manuel LeLièvre, Sylvain Levitte, Liza Alegria Ndikita, Claire Sermonne, Agnès Sourdillon, Nicolas Struve, René Turquois, Valérie Vinci et Christian Paccoud
Avec la participation de Mathias Lévy (violon, improvisation)
Dramaturgie Pascal Omhovère avec Isabelle Babin et Adélaïde Pralon
Musique Christian Paccoud
Scénographie Emmanuel Clolus
Lumières Joël Hourbeigt
Costumes et maquillages Charlotte Villermet
Réalisation costumes Nelly Graillot et l’atelier costumes de la Colline
Direction des chœurs Armelle Dumoulin
Assistante de l’auteur Laura Caron
Répétiteur Loman Masmejean
L’Ouvrier du drame Richard Pierre
Le second Elie Hourbeigt

Production L’Union des Contraires

Coproduction Théâtre National de la Colline – Paris / Théâtre National Populaire – Villeurbanne
Soutiens La Compagnie l’Union des Contraires est conventionnée par le ministère de la Culture – DRAC Ile-de-France

La SPEDIDAM est un organisme de gestion collective qui œuvre afin de garantir aux artistes-interprètes des toutes catégories les droits qui leur ont été reconnus.

Remerciements Aurélia Ivan et à la Collection de l’Art Brut de Lausanne

Photos © Tuong-Vi Nguyen
Texte © Vanessa Asse

Il y a le sentier des acteurs et le sentier des objets. Sur scène, les objets s’expriment par rébus : la pierre, le chien. Un tabouret ou une boîte d’allumettes changent totalement l’espace. On assiste aux croisements des perspectives, au drame comme déroulement. Le théâtre est l’endroit de la vue, un lieu où le langage s’incarne et se voit, mais un langage qui lie et qui délie. Étymologiquement, le logos pourrait signifier lien. Le langage coud et découd. C’est en l’usant, le décousant, que de nouveaux liens se tissent. Nous sommes délivrés par les mots et traversés par eux. Je pratique le salut par le rire. Le rire est le vrai délivreur. Le rire est un fluide, comme le langage. Lorsque le spectateur est touché par une flèche de langage lancée par l’acteur, une réaction s’opère dans son corps. Le comique est au-dessus de toute autre émotion.

Valère Novarina

Avec Les Personnages de la pensée, l’écrivain et dramaturge franco-suisse plonge le spectateur dans une pyrotechnie verbale aussi enjouée et vivifiante que jubilatoire. La Vie

On baigne en Novarinie. On s’esclaffe, on roucoule, on sourit, on s’étonne, on s’attendrit devant un castelet de fortune ou un tabouret auquel manque un pied, on note avec plaisir que les toiles de Novarina désormais ne jouent plus les marioles en montrant leurs muscles mais se glissent sur le plateau comme des oiseaux, s’attardent sans s’imposer. Mediapart

Né à Genève, Valère Novarina passe son enfance et son adolescence au bord du lac Léman et dans la montagne. A Paris, il étudie la littérature et la philosophie, veut devenir acteur mais y renonce rapidement… Il écrit tous les jours, et une activité graphique, puis picturale se développe peu à peu en marge des travaux d’écritures : dessins des personnages, puis peintures des décors lorsqu’il commence, à partir de 1986, à mettre en scène certains de ses textes. Parmi ses livres, tous publiés chez P.O.L, on compte les œuvres théâtrales : L’Atelier volant, Vous qui habitez le temps, L’Opérette imaginaire, L’Acte inconnu, Le vrai sang – et le « théâtre utopique », romans sur-dialogués, monologues à plusieurs voix, poésies en actes : Le Drame de la vie, Le Discours aux animaux, La Chair de l’homme – et les œuvres « théoriques », qui explorent le corps de l’acteur où l’espace et la parole se croisent dans le foyer respiratoire : Pour Louis de Funès, Pendant la matière, Devant la parole, L’Envers de l’esprit, La Quatrième personne du singulier, et Voie négative. Insaisissable et agissant, le langage y apparaît comme une figure de la matière.

Les Personnages de la pensée est la dix-neuvième mise en scène de Valère Novarina, après Le Drame de la vie créé au Festival d’Avignon en 1986, Vous qui habitez le temps au Festival d’Avignon en 1989, Je suis au Festival d’Automne à Paris en 1991, La Chair de l’homme, créé au Festival d’Avignon en 1995, Le Jardin de reconnaissance, créé au Théâtre de l’Athénée à Paris en 1997, L’Origine rouge créé au Festival d’Avignon en 2000,
La Scène créé au Théâtre de Vidy-Lausanne en 2003, L’Espace furieux à la Comédie-française en 2006, L’Acte inconnu créé dans la cour du Palais des Papes au Festival d’Avignon en 2007, Le Monologue d’Adramélech, créé en 2009 au Théâtre de Vidy-Lausanne, Képzeletbeli Operett/ L’Opérette imaginaire créé la même année au Théâtre Csokonai à Debrecen en Hongrie, Le Vrai Sang en 2011 à l’Odéon – théâtre de L’Europe, L’Atelier volant créé en 2013 au Théâtre du Rond-Point à Paris, Le Vivier des noms, créé en 2015 au Festival d’Avignon, L’Acte inconnu dans sa version haïtienne créé en septembre 2015 au Festival des Francophonies en Limousin, Ainsi parlait Louis de Funès / Imigyen szola Louis de Funès créé en 2016 au Théâtre Csockonai de Budapest en Hongrie, L’Homme hors de lui créé en 2017 à La Colline – théâtre national suivi deux ans plus tard par la création de L’Animal imaginaire.