Dans Scarbo, la danseuse Manon Parent dévoile les aspects profonds de sa personnalité au regard du public. Elle passe du mouvement, aux émotions, aux états, de manière fluide, organique, et quasi immédiate, sans filtre ni jugement.

Se laisser être vue.x.s dans tous nos états, une liberté rarement prise, que ces états soient émotionnels ou physiques, c’est le noyau de Scarbo, c’est le partage d’une intimité.

Toutes les cellules de l’interprète semblent vibrer aux différentes fréquences émotionnelles qui la meuvent. On peut se demander s’il s’agit d’états réels ou fictifs, de mémoires du passé, d’une histoire personnelle dévoilée, car sans être pourtant un récit, la danse de Manon raconte, elle communique avec tous et tout l’espace comme le ferait la parole.

Scarbo questionne ainsi la place de la narration en danse contemporaine, son utilité, sa forme, son intégration, et en propose ici une version singulière qui est à la fois complètement abstraite et complètement concrète. L’interprète elle-même se trouve au centre de cette « histoire » qui narre les alignements de son corps, sa psyché et ses émotions.

Le solo est accompagné en partie par des œuvres de Maurice Ravel et Claude Debussy, ce qui renforce le caractère parfois cinématographique de la pièce. Le dialogue rythmique, de couleurs et de textures qui s’établit entre la musique et la danse – qui demeure libre, indépendante et imprévisible – crée une continuité qui semble complètement naturelle et emmène les spectateurs dans ce qui pourrait être un film d’art et d’essai, version « live ».

Concept Ioannis Mandafounis
Chorégraphie Ioannis Mandafounis et Manon Parent
Danse Manon Parent
Lumières Arnaud Viala
Production management  Mélanie Fréguin

Production Cie Ioannis Mandafounis
Coproduction Pavillon-ADC – Genève / Le Colombier – Paris
Soutiens Ville de Genève / République et Canton de Genève / Pro Helvetia — Fondation suisse pour la culture / Loterie romande / Stanley Thomas Johnson / Fondation Ernst Göhner / Studio ADC

Photo © DR

Le festival Constellations navigue dans un territoire maritime et façonne ses intentions au plus près de sa topographie et de sa bordure littorale. Son geste glisse avec la surface ondoyante de l’eau au contact de la mer.

Qu’est-ce que danser ? Cela reste très ouvert. Ici, les corps dansants se teintent d’implications multiples se laissant traverser par des réalités plurielles.

Constellations dessine un panorama des scènes émergentes tout autant qu’il affirme la continuation des générations précédentes défrichant, elles aussi, de nouveaux horizons. Le festival accompagne la transformation des relations art-territoire-société, ayant à coeur d’inviter des formes engagées, vivaces et des actes d’invention où nos corps découvrent de nouvelles latitudes.

Danses plurielles, films, concerts, dj sets, tables rondes, sessions littorales, émissions de radio et ateliers nous encouragent à retrouver le sens de l’espace en sortant de l’arraisonnement technique parfois excessif où nous avons perdu pied.

​Les chorégraphes, danseur·euses et musicien·nes inventent des lieux (du) corps, aux tracés singuliers et aux interférences illocalisables. Leurs visions et leurs écoutes sondent les nombreuses subordinations qui brident nos respirations.

Le festival Constellations vous invite pendant 5 jours et 5 nuits à goûter cette météorologie de nos corps, traversés de joies et d’étonnements.

→ kubilai-khan-constellations.com