Appel au Président de la République et au Premier Ministre pour la réouverture des théâtres

Dans une lettre ouverte au Président de la République et au Premier Ministre, près de 350 directeurs de lieux de création et de diffusion du spectacle vivant dans toute sa diversité demandent la réouverture des théâtres. Charles Berling, directeur de Châteauvallon-Liberté, scène nationale s’associe à cette initiative de l’association des scènes nationales et de l’association des Centres dramatique nationaux.

Monsieur le Président de la République,

Monsieur le Premier Ministre,

Nous directrices et directeurs de lieux culturels, appelons à la réouverture au public des théâtres et de tous les lieux de création et de diffusion du spectacle vivant dans sa diversité.

Nous y sommes prêts car nous sommes responsables face à la crise que nous traversons et solidaires des soignants qui sont souvent nos partenaires dans des projets artistiques ou culturels.

Nous y sommes prêts car dans nos lieux, les protocoles et les gestes barrières sont scrupuleusement respectés pour préserver les équipes, les artistes et les publics. Les équipes ont su s’adapter aux nouveaux modes de travail, grâce notamment aux mesures de soutien mises en place par l’État.

Nous  y sommes prêts car nous sommes réactifs comme nous l’avons prouvé dès le mois de juin en proposant des actions et des projets en direction de la jeunesse et de la population, adaptés à la situation sanitaire.

Nous y sommes prêts car nous avons vu comment le public a répondu présent lorsque nous avons ouvert en septembre et octobre. Les témoignages de leur joie, leur émotion, leur enthousiasme  et leur attachement à nos lieux sont une force quotidienne.

Nous y sommes prêts car sur nos plateaux des équipes artistiques continuent à répéter et leurs spectacles n’attendent que le public pour exister.

Nous y sommes prêts car nous sommes responsables et solidaires des intermittents du spectacle pour que l’année blanche ne devienne pas l’année noire de tous les précaires de notre secteur.

Nous y sommes prêts car nous savons qu’il n’est pas possible de réduire longtemps l’être humain à ses besoins physiologiques ; qu’il faut pour chacun nourrir son imaginaire, éprouver des émotions comiques ou tragiques, partager des idées ; nos lieux sont porteurs de liens  indispensables à la construction collective d’espoirs, dont notre pays a un besoin impérieux.

Nous y sommes prêts car nous mesurons l’engagement sans faille de Madame la ministre de la Culture et la soutenons à la veille des décisions que vous devez prendre.

Cet appel n’est pas une tentative d’obtenir une dérogation mais un devoir pour nous d’affirmer la place des arts vivants, essentiels à l’équilibre démocratique de la nation.