Dans ce sublime oratorio en langues française et arabe, Hend Jouda, palestinienne de Gaza, et Soukaina Habiballah, marocaine, font résonner de leurs voix le désormais célèbre poème « Que signifie être poète en temps de guerre ? ».
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Tarif spécial à 4 € de 19h à 2h les soirs de représentation au parking Q-Park Liberté, place de la Liberté en réservant ici.
Le bar est ouvert les jours de représentation, 1h avant le début du spectacle et après la représentation. Il propose une restauration légère, avec des produits locaux et de saison.
Hend Jouda est née et a toujours vécu à Gaza. Poétesse, meurtrie par la violence des évènements depuis octobre 2023, elle écrit ce poème et le publie sur son compte Facebook sans imaginer qu’il deviendrait viral, relayé dans le monde entier. Dans ce poème et d’autres, l’autrice y exprime la terreur, la désolation, mais aussi la soif de vivre des Palestiniennes et des Palestiniens.
Dans ce spectacle, elle partage la scène avec Soukaina Habiballah, dans une étonnante gémellité physique et poétique. Pendant que l’une fait vibrer ce texte arabe de sa voix intense, la seconde le traduit en français avec la même intensité. Ensemble, ces deux sœurs de poésie incarnent l’espoir et Gaza ô ma joie devient un véritable hymne à la vie.
Poèmes de Hend Jouda
Traduction et mise en scène Henri Jules Julien
Poèmes performés en arabe Hend Jouda
Poèmes performés en français Soukaina Habiballah
Lumière et son Zouheir Atbane
Production Shaeirat
Coproduction Théâtre Joliette, Marseille / Festival Sens Interdits, Lyon / Théâtre Jean Marais, Saint-Fons
Photo de Hend Jouda © DR
Texte © Vanessa Asse
Voix de l’enfer – voix de la vie
Les poèmes de Hend Jouda, écrits depuis le 7 octobre 2023, traduisent une désolation à la fois extérieure et intérieure. Gaza, son amour, est dévastée. Ses jambes et celles des femmes de Gaza sont visées, les modernes Cendrillon de Gaza laissent derrière elles des traces de leur ADN sur des chaussettes souillées de sang.
Pourtant, du fond même du cratère du désespoir, la poétesse Hend Jouda trouve la force, de déclarer : « Je soufflerai sur les plaies de Gaza / Je chanterai… » Malgré les tempêtes de feu qui la frappent, elle chante sans relâche la douleur et la dévastation mais aussi la vie : l’instant magique du réveil un matin ordinaire, le moment suspendu d’une petite fille qui réclame encore cinq minutes de sommeil pour achever son rêve, la simplicité d’une journée paisible comme une longue corde à linge.
Si elle n’a sans doute pas de réponse claire à la question de son poème emblématique, « Que signifie être poète en temps de guerre ? », depuis plusieurs conflits à Gaza elle incarne en acte la réponse à la question : comment être poète en temps de guerre. Par la force de son écriture poétique et par un engagement culturel intense dans la vie culturelle de son peuple.
Cette impressionnante force de vie, malgré la mort omniprésente, innerve ses poèmes. En émane, comme émane de la femme Hend Jouda elle-même, une foi dans la vie, perpétuellement ébranlée par la violence du cataclysme et sans arrêt rejaillissant. Elle écrit : Le désespoir est un pêcheur obstiné et moi son poisson convoité. C’est ma manière d’apprendre à vivre ensemble l’amour et la guerre et de combattre avec des mots : j’écris des messages d’amour et de vie contre la mort.
Ode à la Joie
Sur scène, les deux poétesses physiquement presque jumelles, déploient une dramaturgie de voix.
D’un côté, la voix intense de Hend Jouda, portée par les sonorités vibrantes de la langue arabe et la prosodie obsédante de ses poèmes. De l’autre, la fluidité et la précision de la langue française, portée par l’envoutante douceur de la voix de la poétesse marocaine Soukaina Habiballah.
Ainsi, la traduction performée en français ne redouble pas le pathos des poèmes en arabe, mais leur offre un espace de résonance pure, sans affect ajouté.
L’oratorio scénique est un passage des ténèbres de la destruction à la vacillante lumière de la vie : Hend Jouda nous guide dans la traversée des ruines vers la possibilité d’une humanité en partage. Elle propose dans Gaza ô ma joie une presque impossible mais néanmoins irréfutable ode à la joie.
Poète et nouvelliste palestinienne, productrice radio, Hend Jouda est née en 1983 et vivait au camp de réfugiés al-Bureij à Gaza.
Poète, son premier recueil de poésie intitulé « Personne ne part jamais » a été publié par Mosaique House à Amman. Elle a produit et présenté une émission intitulée Good Morning, Homeland pour Radio Al-Hurriya à Gaza, a remporté le prix d’or du festival Arab Youth Gathering au Caire. Elle est rédactrice en chef de Magazine 28 à Gaza.
Elle est actuellement en Égypte avec ses enfants.
Gaza ô ma joie paraît en traduction française aux éditions Héros Limite, Genève, en septembre 2025.
Poétesse et romancière marocaine née à Casablanca en 1989. Elle est l’auteur de cinq recueils de poésie et d’un roman. Elle a reçu plusieurs prix, dont le prix Buland Al Haidari 2015 pour la poésie arabe et le prix Nadine Shams 2019 pour les scénaristes arabes pour son court métrage Who Left the Door Open ? Elle a été deux fois lauréate du Creative Writing Fund AFAC.
Avec la plateforme Shaeirat qu’lle coannime, elle a créé et joué plus de 25 fois Nini ya Momo, en France (Festival d’Avignon 2022), Suisse, Égypte, Maroc, Ecosse, Taïwan.
Né en 1983 à Casablanca. Zouheir Atbane est un artiste multidisciplinaire. Il oscille entre projets de recherches sonores, chorégraphies et création lumière, via installations sonores et performances. Ses recherches représentent une part de l’identité locale. Elles s’inscrivent dans un désir de toucher le son comme vibration corporelle qui devient plus de l’ordre du senti que de l’audible.
Très actif au sein de la plateforme Shaeirat, il est de toutes les chorégraphies de Youness Atbane, et on lui doit la lumière et les environnements sonores de plusieurs créations récentes des chorégraphes Radouane Mriziga et Youness Aboulakoul.
Ingénieur chimiste de formation, Henri Jules Julien fait du théâtre, des créations radiophoniques, de la traduction, de la production – selon les nécessités. Il vit depuis douze ans en Afrique du Nord et co-traduit de nombreuses poétesses et poètes arabes.
Il a mis sur scène Testimony de Charles Reznikoff et a écrit et a écrit et mis en scène deux spectacles bilingues français-arabe : De la justice des poissons et Mahmoud & Nini.
Il a écrit en collaboration avec Elgas une farce théâtrale, La farce déchromatique, qu’il crée au Sénégal en novembre 2025. Il a initié et coanime la plateforme Shaeirat.