Faire écho aux contradictions de notre temps avec insolence est le credo des Chiens de Navarre. Cette fois-ci, la compagnie convoque sur scène magistrat·es, avocat·es, accusé·es, victimes et témoins. Toutes et tous traversent deux procès fictifs inspirés de faits réels. Une femme, victime de violences répétées, a tué son mari. Un humoriste est l’auteur d’une blague fort malheureuse sur les violences faites aux femmes. Leurs deux affaires se croisent. Ce qui est légal est-il toujours juste ? Les artistes tentent de répondre à cette question. Et de leur comédie grinçante, un brin cynique, les deux procès finissent par être celui de la Justice.

Attention, ce spectacle aborde le sujet des violences conjugales et sexuelles et comporte notamment une scène choquante, traitée frontalement et sans humour.

Mise en scène Jean-Christophe Meurisse
Collaboration artistique Amélie Philippe
Avec Delphine Baril, Lula Hugot, Charlotte Laemmel, Anthony Paliotti, Gaëtan Peau, Georges Slowick et Fred Tousch
Scénographie François Gauthier-Lafaye
Régie générale et plateau Nicolas Guellier
Création et régie lumière Stéphane Lebaleur
Création et régie son Pierre Routin
Création et régie costumes Sophie Rossignol et Corinne Paupéré
Machiniste Anouck Dubuisson
Regard chorégraphique Céleste Vinot
Direction de production Antoine Blesson
Administration de production Jason Abajo
Chargée de production Marianne Mouzet
Chargée de figuration Flora Courouge
Assistanat d’administration et de production Salomé Wilson

Production Les Chiens de Navarre
Coproduction Les Nuits de Fourvière – Festival international de la Métropole de Lyon / La Villette, Paris / TAP Scène nationale de Grand Poitiers / Les Quinconces & L’Espal Scène nationale du Mans / Les Théâtres, Marseille / Château Rouge – Scène conventionnée – Annemasse / La Comète Scène nationale de Châlons-en-Champagne (en cours)
Avec l’aide à la création de la Région Île-de-France
Avec le soutien du Théâtre des Bouffes du Nord, de la Maison des Arts de Créteil et de la MC93 – Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis

La compagnie Les Chiens de Navarre est soutenue par la DRAC Île-de-France – ministère de la Culture et par la Région Île-de-France au titre de la Permanence Artistique et Culturelle.

Photos © Alex Russell Flint
Texte © Vanessa Asse

Dans ce nouveau spectacle, je souhaite porter mon attention sur les hommes et les femmes qui composent la machine judiciaire : magistrats, avocats, accusés, victimes, témoins… Les faire jouer, interagir sera l’occasion de faire jaillir les grands sujets de notre époque. Comme tout spectacle des Chiens de Navarre, cette prochaine création fera ainsi écho à l’actualité, aux tourments de notre société, à ses contradictions. Le dispositif scénographique sera frontal : y sera représenté un tribunal, mais aussi des scènes de la vie quotidienne de certains des protagonistes des procès.

Après plusieurs séances d’écriture pendant lesquelles Amélie Philippe et moi avons posé des situations, des débuts de scènes, puis un premier laboratoire qui s’est tenu du 12 au 22 mars 2024 au Théâtre des Bouffes du Nord en présence de toute l’équipe artistique, suivi d’un second également aux Bouffes du Nord du 21 au 30 octobre, il en ressort d’ores et déjà l’envie de travailler principalement sur deux grands procès, fictionnels mais inspirés de faits réels.

Deux procès en cours.

Celui d’une femme qui a tué sauvagement son mari après avoir subi de sa part durant des années des violences physiques et sexuelles.
Celui d’un humoriste célèbre auteur d’une blague fort malheureuse sur les violences faites aux femmes durant l’une de ses chroniques quotidiennes sur une station de radio populaire.

Deux histoires qui se croisent indirectement.
Deux affaires qui enflamment tout un pays.

Ce qui est légal est-il toujours juste ?

Les procès finissent toujours par celui de la justice.

« La vie est un procès judiciaire : peu importe qui on est et ce qu’on fait, on perd toujours » – Thomas Bernhard «

Quand on n’a rien à se reprocher, on se sent bien » – Patrick Balkany

Après une formation de comédien à l’ERAC, Jean-Christophe Meurisse se détourne peu à peu du jeu et fonde en 2005 la compagnie Les Chiens de Navarre pour en diriger depuis le début les créations collectives.

De 2008 à 2022, il crée Une raclette (2008) qui permet à la compagnie Les Chiens de Navarre d’être remarquée, puis successivement L’autruche peut mourir d’une crise cardiaque en entendant le bruit d’une tondeuse à gazon qui se met en marche (2009), le cycle de performances Pousse ton coude dans l’axe (2010), Nous avons les machines (2012), Les danseurs ont apprécié la qualité du parquet (2012), Quand je pense qu’on va vieillir ensemble (2013), Les armoires normandes (2015), Jusque dans vos bras (2017), Tout le monde ne peut pas être orphelin (2019), la performance La Peste c’est Camus mais la grippe est-ce Pagnol ? (2020), La vie est une fête (2022) nominé aux Molières 2023 dans la catégorie Meilleur spectacle de théâtre public.

Ses créations théâtrales sont aujourd’hui remarquées à travers toute la France et de plus en plus à l’étranger (Belgique, Suisse, Canada, Espagne, etc.).

Jean-Christophe Meurisse intervient aussi régulièrement dans les écoles supérieures d’art dramatique telles que l’École du Théâtre National de Bretagne à Rennes, La Manufacture à Lausanne et le CIFAS à Bruxelles.

En parallèle du théâtre, Jean-Christophe Meurisse mène une carrière au cinéma. Il réalise dans un premier temps le moyen métrage Il est des nôtres en 2013 (Prix du Syndicat National de la Critique de cinéma et de films de télévision dans la catégorie « meilleur court métrage » 2014, Prix du Jury Jeunes de la Corrèze et Grand Prix Ciné + au Festival de Brive 2014). Il signe ensuite des longs métrages : Apnée en 2016 (Semaine de la Critique 2016 à Cannes), Oranges Sanguines en 2021 (sélection officielle du Festival de Cannes 2021, présenté en séance de minuit) et Les Pistolets en Plastique en 2024 (clôture de la Quinzaine des Cinéastes 2024 à Cannes).