Après le succès de Bérénice, Muriel Mayette-Holtz puise à nouveau dans le répertoire de Racine. Son adaptation de Phèdre, portée par une superbe distribution, associe avec brio le slam aux alexandrins.
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Tarif spécial à 4 € de 19h à 2h les soirs de représentation au parking Q-Park Liberté, place de la Liberté en réservant ici.
Le bar est ouvert les jours de représentation, 1h avant le début du spectacle et après la représentation. Il propose une restauration légère, avec des produits locaux et de saison.
Phèdre est mariée à Thésée avec lequel elle a un enfant. Sans nouvelles de son époux, le croyant mort, la jeune femme s’éprend soudain de son beau-fils Hippolyte. Encouragée par none, sa servante, elle lui déclare sa flamme. Mais le retour inattendu du roi d’Athènes bouscule tout.
Cette pièce est portée par une distribution remarquable. Ève Pereur est une Phèdre désemparée face à un amour impossible. Charles Berling est redoutable en Thésée. Nicolas Maury incarne une Œnone trouble, prête à tout, même au pire. Quant à Jacky Ido, en conteur slameur, il fait entendre les alexandrins, grande musique de la langue française, comme jamais.
Texte Jean Racine
Mise en scène Muriel Mayette-Holtz
Avec Charles Berling, Augustin Bouchacourt, Jacky Ido, Nicolas Maury et Ève Pereur
Création slam Jacky Ido
Musique Cyril Giroux
Lumière François Thouret
Costumes Rudy Sabounghi
Perruque et maquillage Fabien Giambona
Assistant costumes Quentin Gargano-Dumas
Promotion et diffusion Prima Donna
Production Théâtre National de Nice – CDN Nice Côte d’Azur
Coproduction Les Théâtres – Jeu de Paume – Aix-en-Provence Remerciements Dior Beauté
Photo © Meghann Stanley lors de la création de la pièce en extérieur
Texte © Vanessa Asse
Après une création en plein air pour ouvrir la première édition du Festival de Tragédies que je lance aux Arènes de Cimiez, en juin 2024, je mettrai en scène Phèdre, en salle.
Le grand écart entre un extérieur démesuré et un intérieur confiné n’est pas une performance, c’est la possibilité de passer d’un extrême à l’autre.
La pièce raconte un empêchement. Le personnage principal, Phèdre, souffre de ne pouvoir dire, de ne pouvoir jouir de son désir. OEnone souffre de ne pouvoir garder Phèdre, Hippolyte souffre de ne pouvoir être libre et Thésée souffrira d’avoir perdu son fils par sa faute… Chacun est en prison de lui-même, je souhaite donc un espace calfeutré, confortable mais étouffant.
Ce que Phèdre crie de sa douleur sous un vrai ciel, elle va le murmurer dans les parois veloutées du palais et, si un son échappe, il sera éteint par les tentures et les coussins. L’impression que nous cherchons à partager est autant dans l’opacité des velours que sous la présence castratrice d’une hérédité représentée ici par les portraits aux murs. Si Hippolyte arrive à cheval dans les Arènes de Cimiez (dans la création en version extérieure), le bruit de son pas, suivi par l’ouverture d’une porte dans ce boudoir étroit, provoque le même désordre brutal de l’espace. Et si Phèdre peut courir en fuite à l’extérieur, c’est en apnée que nous la retrouverons dans ses appartements.
Lorsqu’un spectacle est bien construit, il peut se plier sans difficulté à des changements d’espaces, ce serait comme changer le cadre d’un tournage. Le gros plan que je propose sera donc nourrit par les déploiements du plein air.
Rudy Sabounghi, mon fidèle scénographe, propose un salon privé aux murs tendus de velours rouges, avec une cheminée qui semble appeler le soir et l’intimité. Les murs sont chargés de portraits de famille et le tapis en laine rouge ajoute à la sensation d’enfermement. Les murs sont lourds et sombres, les portes esquivées et intégrées aux murs, l’espace est une alcôve secrète et ressemble à une prison dorée. Nous aurons besoin d’une lumière latérale qui changera totalement la perception du décor. Un palais donc, riche et confortable, trop rouge, trop décoré, qui accentue le sentiment d’étouffement.
Ici tout est obsessionnellement rouge sang : les murs, le tapis, les chaises, la robe de Phèdre, la veste d’Hippolyte, un sang qui aspire à se répandre et bat trop fort… Un décor d’étouffement. Notre slameur, Jacky Ido, cassera d’emblée le quatrième mur en s’adressant directement au public. Il se fondra progressivement dans la fable essentiellement grâce à la lumière qui va l’intégrer au décor. Les lumières, côté jardin, annonceront les arrivées en signalant les personnages d’abord par leur ombre. Nous comprendrons mieux le besoin d’air et de nudité de Phèdre sous le miroir imposant de la cheminée.
Muriel Mayette-Holtz renouvelle la force dramatique en concentrant le tragique ballet des affects autour d’une jeune Phèdre foudroyée par l’amour, en éclairant, particulièrement et avec réussite, la relation entre Phèdre et OEnone. Elle propose une mise en scène radieuse et limpide de Phèdre, où s’expriment la beauté de la langue et l’éternité des tourments du coeur. Un théâtre exigeant, émouvant et populaire. Agnès Santi, La Terrasse
Nicolas Maury, une riche idée de Muriel Mayette-Holtz, tire vers le haut cette nouvelle version épurée et classique de l’oeuvre de Racine. Stéphane Capron, France Inter
Muriel Mayette-Holtz est comédienne et metteure en scène.
Ancienne élève de Michel Bouquet, de Claude Régy et de Bernard Dort, elle a été professeur au Conservatoire national supérieur d’Art dramatique entre 1996 et 2005. Entrée comme actrice à la Comédie-Française en 1985 après sa formation au Conservatoire national supérieur, elle est nommée 477e sociétaire en 1988.
Elle a travaillé notamment avec Matthias Langhoff, Jacques Lassalle, joué les plus grandes pièces du répertoire et mis en scène plus de quarante spectacles. Elle devient la première femme à diriger la troupe comme administratrice générale, de 2006 à 2014. Après un détour par Rome comme directrice de la Villa Médicis pendant trois ans, elle est reçue à l’Académie des beaux-arts dans le fauteuil de Maurice Béjart, en mai 2017.
Directrice du CDN Nice Côte d’Azur depuis novembre 2019, elle retrouve, à Nice, la scène, le théâtre, et projette d’y mettre en valeur les grands textes du répertoire de l’Europe de la Méditerranée.
Muriel Mayette-Holtz est membre de l’Académie des beaux-arts, Chevalier de la Légion d’honneur, Chevalier de l’Ordre national du Mérite, Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres.