Théâtre

Après la répétition / Persona

Ingmar Bergman — Ivo van Hove – Emmanuelle Bercot & Charles Berling

Un texte somptueux, des acteurs virtuoses – Emmanuelle Bercot et Charles Berling dans toute leur physicalité –, une scénographie à couper le souffle… Après Vu du Pont, le grand Ivo van Hove signe de nouveau un spectacle bouleversant.

Lieu
  • Le Liberté
  • Salle Albert Camus
Accessibilité
  • Pour toutes et tous
    • dès 14 ans
  • Dates Durée 3h avec entracte
  • jeudi 28 septembre 2023 20:30
  • vendredi 29 septembre 2023 20:30
  • samedi 30 septembre 2023 20:30
  • dimanche 1 octobre 2023 17:00
Tarifs
  • Plein tarif 30 €
  • Tarif adulte avec la carte Châteauvallon-Liberté 20 €
  • Tarif partenaire (CSE et Associations culturelles partenaires) 20 €
  • Tarif - 30 ans 15 €
  • Tarif - 18 ans 10 €
  • Tarif solidaire 5 €

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Informations pratiques

Il est des œuvres vivantes si totales, si enveloppantes, qu’elles échappent à leur destin éphémère, s’ancrant dans les rétines, les mémoires, et donc les récits. Après la répétition / Persona en fait partie. Avec cette double pièce qui met en vis-à-vis un metteur en scène si obsédé par le théâtre qu’il en oublie la vie et, à l’inverse, une actrice sombrant dans une dépression muette tant le réel lui manque, Ivo van Hove chahute l’eau trouble des frontières entre fiction et réalité. En composant ici une expérience multisensorielle, à l’appui d’un Bergman parlant de la vraie vie – l’amour, l’enfance, les déceptions, la mémoire, la joie –, il offre au public une œuvre débordante de sincérité. Un plongeon dans ce que l’intime dit de l’universel, et réciproquement. Vertigineux.

Coproduction et résidence Châteauvallon-Liberté

Texte Ingmar Bergman
Mise en scène Ivo van Hove
Dramaturgie Peter van Kraaij
Traduction Daniel Loayza
Avec Emmanuelle Bercot, Charles Berling, Justine Bachelet et Elizabeth Mazev
Scénographie et lumières Jan Versweyveld
Costumes An D’Huys
Conception sonore Roeland Fernhout
Assistanat à la mise en scène Matthieu Dandreau
Assistanat aux lumières Dennis van Scheppingen
Assistanat aux décors et à la scénographie Bart Van Merode
Assistanat aux costumes Anna Gillis et Sandrine Rozier
Direction technique Nicolas Minssen
Direction technique adjointe Matthieu Bordas
Régie générale William Guez
Régie lumière Cathy Gracia
Régie plateau Jérémie Angouillan
Régie son Samuel Pionnier
Régie vidéo Pierre Vidry
Accessoires Sébastien Grange
Habillage Lucie Lizen
Maquillage/Perruques Marine Piette
Direction de production Marko Rankov
Administration de production Bruno Jacob
Chargé de production Denis Bessede

Production Cité européenne du théâtre – Domaine d’O – Montpellier / Printemps des Comédiens
Coproduction Châteauvallon-Liberté, scène nationale / Théâtre de la Ville Paris / Les Théâtres de la Ville de Luxembourg / Internationaal Theater Amsterdam / GRRRANIT – Scène Nationale de Belfort / La Filature – Scène Nationale de Mulhouse / Théâtre National Wallonie-Bruxelles / Le Volcan – Scène Nationale du Havre / Points communs – Nouvelle Scène Nationale de Cergy-Pontoise et du Val d’Oise 

Spectacle crée en version néerlandaise en décembre 2012 par l’Internationaal Theater Amsterdam et en version française dans le cadre du Printemps des Comédiens 2023

Photos © Vincent Berenger — Châteauvallon-Liberté, scène nationale
Texte © Mélanie Drouère

Nous remercions chaleureusement l'équipe de Veolia Eau pour son expertise et son savoir-faire qui a permis le recyclage de l'eau utilisée pour le spectacle, ce support technique a été précieux.

Avec ce diptyque déployant littéralement un double théâtre […] Ivo van Hove signe encore une fois une œuvre éminemment personnelle, à l’affût de questions intemporelles qui traversent l’expérience humaine dans toutes ses nuances, dont la puissance réside aussi dans l’hommage qu’elle adresse à l’héritage d’un immense artiste qui l’a précédé. Sceneweb

Dans une mise en scène splendide, le Flamand Ivo van Hove réunit les scénarios de deux films de Bergman, portraits de comédiennes dévorées par le théâtre. Télérama

Ivo van Hove, vous allez créer au Printemps des Comédiens 2023 une version française de Persona / Après la répétition. Votre attirance pour le travail d’Ingmar Bergman est ancienne et ancrée ; qu’est-ce qui retient particulièrement votre attention dans son œuvre ?

C’est très simple, je considère Ingmar Bergman comme un maître, en tant que metteur en scène, mais aussi en tant qu’auteur. Il est selon moi incontestablement l’un des auteurs les plus intéressants et importants du XXe siècle. Il parle toujours de ce qui nous concerne toutes et tous : des histoires d’hommes, de femmes, de familles, d’enfants ; il tient des propos sur la vie, sur la mort, sur l’amour… Il s’agit toujours d’émotions que chacun d’entre nous connaît ou, du moins, sait qu’il va éprouver. Et il en parle d’une manière très sincère, émouvante, parfois très brutale. Toute la vie est là, dans l’œuvre de Bergman. Pas la vie politique, mais la vie sociale, la vie de famille, la vie des êtres humains.

C’est la première fois que vous vous emparez de deux textes simultanément : qu’est-ce qui vous conduit à rapprocher Après la répétition et l’œuvre monumentale qu’est Persona ?

Après la répétition raconte l’histoire d’un metteur en scène d’environ 50 ans, qui n’a vécu que dans le théâtre, a traversé des succès et des échecs, comme tous les metteurs en scène (rires). Mais, en ce qui le concerne, faire du théâtre est le carburant exclusif de son existence. Dans la pièce, il est pour ainsi dire enfermé dans la salle de répétition : il y dort, il y mange, il y vit. Il considère toutes les pièces qu’il a faites comme des fragments successifs de sa vie. Son œuvre est purement et simplement son autobiographie. Il vit ainsi, dans ce monde d’illusions, comme si c’était la réalité. Pour lui, le théâtre, c’est la réalité. Pour lui, le théâtre, c’est tout. Grâce au théâtre, il peut parler de ses désirs, de ses blessures, de ses amours, de ses déceptions. Persona, c’est presque l’inverse. Dès le début, est donné à voir une actrice qui cesse de jouer tandis qu’elle interprète Électre sur scène. Elle sort de scène en plein jeu, et ne parlera plus jamais, excepté pour dire un seul mot, à la toute fin. Entre-temps, elle entre à l’hôpital – il est évident qu’elle fait une dépression nerveuse. Pour elle, le théâtre n’est pas la vie. Il implique même de s’en extraire. De ne pas toujours être là, dans la vraie vie, quand il le faudrait. Parce qu’une actrice répète le jour et joue le soir. Ce n’est pas un job nine to five. Mettre en parallèle les deux pièces revient donc pour moi à confronter deux points de vue sur la place et le rôle de l’art, en particulier du théâtre, dans notre société et dans nos vies.

Ingmar Bergman parle de Persona davantage comme d’une partition que d’un scénario : cette considération vous a-t-elle guidé dans votre approche du texte, votre direction d’acteurs, ou encore dans votre écriture de plateau ?

Ce propos est très intéressant de mon point de vue, précisément parce que je visais dans ce spectacle un déploiement de deux styles de théâtre. Le premier opus, Persona, est vraiment une « pièce d’acteurs », où le jeu est au centre, où le public ressent le plaisir, la jubilation des acteurs à être sur scène. C’est un théâtre physique, un théâtre des émotions, un théâtre des dialogues, un théâtre des combats. La deuxième pièce, c’est presque – je le dis en anglais parce qu’il n’y a pas vraiment d’équivalent en français – du performance art. La femme de la pièce, Elizabeth, ne parle pas ; c’est son corps qui parle. Tout est dit dans et par le silence, entre les lignes. Seule la jeune infirmière qui s’occupe d’elle parle ; Elizabeth ne dit rien. C’est donc vraiment proche de la performance : il y a peu de mots, c’est très pictural, et les sons sont également très éloquents. Ingmar Bergman en parle comme d’une mélodie, et la pièce ressemble de fait à une chanson qui durerait une heure.

Vous aviez déjà monté ce diptyque il y a une dizaine d’années, avec une distribution néerlandaise ; quel est l’enjeu pour vous de la recréer aujourd’hui, et en français ?

J’ai à présent un long parcours en France, notamment au Théâtre de l’Odéon, où j’avais remonté Vu du pont, et l’expérience de le faire dans une autre langue était fabuleuse, car c’est évidemment un défi pour moi. C’était un remake, je n’ai pas changé grand-chose par moi-même, mais le fait de travailler avec de nouveaux acteurs suffisait à tout changer. Par exemple, Charles Berling était certes dans les mêmes postures sur scène que Mark Strong, mais ce que l’un et l’autre dégageaient, à Paris ou à Londres, était absolument différent ! J’ai aussi maintenant une trajectoire avec la Comédie-Française, dont j’aime beaucoup l’ensemble d’acteurs. En fait, je suis, non pas tombé amoureux – car ce n’était pas le cas lorsque j’étais plus jeune – mais devenu amoureux de la France. J’y ai peu à peu découvert une culture très riche, très attentive à l’art. En Hollande, le regard des politiciens sur l’art n’est pas toujours très glorieux, l’art y est souvent perçu soit comme dérisoire, soit comme un « produit de luxe ». En France, j’ai l’impression que l’art n’est pas du luxe (sourire). Quand j’ai créé Les Damnés au Festival d’Avignon, le Président était annoncé dans la salle. Il n’a finalement pas pu voir la représentation puisqu’il y a eu ce soir-là les attentats à Nice. Il est donc revenu lorsque nous avons présenté la première à Paris – ce qui est inimaginable en Hollande ! En France, la politique prend l’art très au sérieux, les politiciens ont conscience de son importance pour la société, et c’est l’une des raisons pour lesquelles j’aime beaucoup venir travailler en France.

Diriez-vous qu’il y a des particularités dans le jeu des comédiens français ?

Il y a en France tellement d’acteurs fabuleux, en effet très différents des acteurs anglais et des acteurs néerlandais. Jeune, j’ai toujours pensé que les acteurs français étaient « des acteurs qui parlent ». Or dans mes spectacles, il y a toujours un langage des corps. C’était aussi le cas dans les spectacles de Patrice Chéreau, qui était mon idole en tant que metteur en scène. J’ai toujours vu beaucoup de spectacles en France, je n’ai bien entendu pas tout aimé, mais j’étais un inconditionnel d’Ariane Mnouchkine, de Peter Brook – bon, ok, il est anglais, mais il a tant travaillé en France et avec des comédiennes et comédiens français… – et Patrice Chéreau, bien sûr. Cette idée reçue d’associer les acteurs français à la scansion parfaite a ainsi évolué avec le temps. D’une part, je me suis rendu compte qu’ils prennent le théâtre très au sérieux, au sens où il porte pour elles et eux, au-delà de ce qu’il signifie dans leur vie, une véritable responsabilité envers la société. D’autre part, les actrices et acteurs français ne font pas que « bien parler », ils ont bien souvent une physicalité sur scène particulièrement développée, intéressante, et s’engagent au plateau de manière totale.

Qu’est-ce qui a présidé à votre choix d’attribuer les rôles principaux à Charles Berling et à Emmanuelle Bercot ?

J’ai eu la chance de monter Vu du pont d’Arthur Miller avec Charles Berling, qui est un immense comédien ; c’était une véritable fête pour moi. Nous travaillons très bien ensemble. Aussi, quand Eric Bart m’a proposé de faire cette création à Montpellier, j’ai immédiatement pensé à Charles Berling dans le rôle de l’homme. À vrai dire, c’était même ma toute première décision. Charles porte tout autant la tragédie en lui que la légèreté, ce qui est rare. Or c’est très important pour le rôle principal dans Persona (dans Après la répétition, qui est une pièce pour les deux femmes, il ne fera qu’une entrée). Je suis très heureux de collaborer de nouveau avec lui au théâtre. Quant à Emmanuelle Bercot, il s’agit d’une suggestion d’Eric Bart, qui m’a donné des films à visionner et je pense en effet que c’est une bonne idée, du fait de sa physicalité, car le grand défi de ce rôle va être de « parler sans parler ».

Comment envisagez-vous la scénographie, et la création sonore et lumière, dans le Théâtre Jean-Claude Carrière du Domaine d’O où vous allez travailler en résidence ?

À ce jour, ce que je suis en mesure de dévoiler est que la première pièce se déroule dans une salle de répétition, en huis clos. Après l’entracte, Persona explose le huis clos pour nous plonger en pleine nature. Le son est très important, qui crée l’atmosphère, complètement différente dans les deux pièces. La première pièce se joue sur la musique qu’un homme de cinquante ans peut aimer. Dans la deuxième pièce, les sons évoquent une nature ouverte, mais ce sont loin d’être pour autant de petites chansons bucoliques… En dire davantage serait un spoiler (rire) ; il n’y aurait plus de surprise si j’en disais trop !
Propos recueillis par Mélanie Drouère, 27 janvier 2023

Ingmar Bergman

Ingmar Bergman (1918 – 2007) est considéré comme l’un des plus grands réalisateurs et scénaristes de théâtre et de cinéma de tous les temps. Il a écrit et réalisé plus de quarante longs-métrages, parmi lesquels Le septième sceau, Les fraises sauvages, L’œuf du serpent et Fanny et Alexandre. Pour le théâtre, il a mis en scène plus de cent pièces dans son pays natal, la Suède, et dans divers théâtres européens. Son œuvre a obtenu d’innombrables distinctions et a influencé toute une génération de metteurs en scène.

Ivo van Hove

Figure majeure de la scène théâtrale internationale, Ivo van Hove compte à son actif une centaine de spectacles. En trois décennies, l’actuel directeur artistique de l’Internationaal Theater Amsterdam (anciennement Toneelgroep) dont le champ d’exploration embrasse le monde du théâtre, du cinéma et de l’opéra, a parcouru un vaste répertoire d’œuvres, de Sophocle (Antigone) à Shakespeare (Kings of War), Molière (Le Misanthrope), Tony Kushner (Angels in America), Arthur Miller (Vu du pont), Ibsen (Hedda Gabler), Louis Couperus (The Hidden Force) ou Hanya Yanagihara (Een klein leven, d’après son roman Une vie comme les autres). Il trouve aussi son inspiration au cinéma, dans les scénarios de Cassavetes, Pasolini, Bergman, Antonioni ou encore Visconti dont il a porté à la scène Rocco et ses frères (2008), Ludwig (2012), Les Amants diaboliques (Obsession, 2017) et Les Damnés pour sa première mise en scène avec la Troupe en 2016 à la Cour d’honneur du Palais des papes lors du Festival d’Avignon 2016 ; le spectacle entre au Répertoire Salle Richelieu avant de partir en tournée à Londres, New York et Anvers.

En 2019, il retrouve les Comédiens-Français pour Électre / Oreste d’après Euripide Salle Richelieu puis au Théâtre antique d’Épidaure. Il met également en scène dernièrement Freud, d’après Le Scénario Freud de Jean-Paul Sartre à Amsterdam et, à l’Odéon – Théâtre de l’Europe, Vu du pont d’Arthur Miller et La Ménagerie de verre de Tennessee Williams. Pour l’opéra, il monte entre autres L’Affaire Makropoulos de Janácek et Salomé de Strauss au Dutch National Opera, Boris Godounov de Moussorgski et Don Giovanni de Mozart à l’Opéra national de Paris ; Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny de Kurt Weill au Festival d’Aix-en-Provence 2019, Brokeback Moutain en création mondiale au Teatro Real Madrid. Sur Broadway, il met en scène West Side Story et Lazarus, dernier projet musical de David Bowie.

Emmanuelle Bercot

Après une formation de danseuse, puis le Cours Florent, Emmanuelle Bercot travaille au théâtre sous la direction de Robert Hossein et Jean Macqueron. Elle entre ensuite à la Fémis. Son premier court-métrage, Les Vacances, est récompensé par le Prix du Jury à Cannes en 1997. En 1999, elle réalise son film de fin d’études, un moyen métrage, La Puce, récompensé par le prix de la Cinéfondation à Cannes.

Actrice en parallèle de sa carrière de réalisatrice (La Classe de neige de Claude Miller, 1997, Ça commence aujourd’hui de Bertrand Tavernier, 1998, À tout de suite de Benoit Jacquot, 2003), elle joue le rôle principal dans son premier long-métrage, Clément, présenté dans la section Un Certain Regard à Cannes en 2001. Backstage, son second film, avec Emmanuelle Seigner et Isild Le Besco, est présenté au Festival de Venise en 2005. Elle réalise ensuite plusieurs téléfilms (Tirez sur le caviste pour France 2, Mes chères études pour Canal +), et retrouve le théâtre sous la direction de Jérémie Lippmann, dans Quelqu’un va venir de Jon Fosse. En 2011, elle coécrit avec Maïwenn Polisse dans lequel elle joue une policière de la Brigade de Protection des Mineurs, et qui remportera le Prix du Jury à Cannes. Elle met en scène Catherine Deneuve dans Elle s’en va, sélectionné à la Berlinale en 2013. La même année, elle réalise un sketch du film Les infidèles, avec Gilles Lellouche et Jean Dujardin. Au Festival de Cannes 2015, son film La Tête Haute est le film d’ouverture. Au même festival, Emmanuelle Bercot reçoit en tant qu’actrice le Prix d’interprétation féminine pour sa performance dans Mon Roi de Maïwenn, avec Vincent Cassel. Elle repasse derrière la caméra en 2015, pour La Fille de Brest. Elle joue aux côtés de Golshifteh Farahani dans Les Filles du Soleil, en compétition officielle au festival de Cannes 2018.

En 2017, elle joue au théâtre dans Dîner en ville, une pièce de Christine Angot, mise en scène par Richard Brunel. Puis en 2019, Face à Face de Ingmar Bergman, mise en scène de Léonard Matton. La même année, elle joue la fille de Catherine Deneuve dans Fête de Famille de Cédric Kahn. Elle est ensuite à l’affiche de L’heure de la sortie de Sébastien Marnier, Jumbo de Zoé Wittock, Le Bal des folles de Mélanie Laurent, L’Ennemi de Stephan Streker, et Goliath de Frédéric Tellier. En 2021, son propre film De son vivant, où elle retrouve Catherine Deneuve et Benoît Magimel, est présenté en sélection officielle hors compétition à Cannes, et vaut à Benoît Magimel le César du meilleur acteur en 2022. Elle prend part à la Saison 2 de En Thérapie, en réalisant les sept épisodes mettant en scène Jacques Weber.

Charles Berling

Charles Berling découvre le théâtre à quinze ans en jouant au sein de l’atelier théâtre, créé par son frère aîné, Philippe Berling, au lycée Dumont-d’Urville de Toulon. Après son baccalauréat, il suit une formation de comédien à l’INSAS à Bruxelles puis intègre la Compagnie des Mirabelles et le théâtre national de Strasbourg dirigé par Jean-Louis Martinelli. En parallèle à une carrière théâtrale, aux côtés des plus grands metteurs en scène (Moshe Leiser, Jean-Pierre Vincent, Bernard Sobel, Claude Régy, Alain Françon, Jean-Louis Martinelli, Ivo van Hove etc…), Charles Berling se fait connaître du grand public par le film Nelly et Monsieur Arnaud de Claude Sautet et surtout, en 1996, Ridicule de Patrice Leconte. Il alterne films populaires (Père et Fils, 15 août, Le Prénom, Trois jours et une vie…) et d’auteur (L’Ennui, L’Heure d’été…). Ce comédien revendiquant sa liberté s’investit dans des aventures collectives qui lui donnent l’opportunité de prendre des responsabilités dépassant celle du jeu.

Avec plus de cinquante rôles au théâtre, tout autant au cinéma, et plusieurs mises en scène, sa curiosité et ses désirs éclectiques ne tarissent pas et l’amènent sur le terrain de l’écriture (son premier roman, édité en 2011, empruntant son titre à Camus, Aujourd’hui, maman est morte, reçoit le prix Jean-Jacques Rousseau ; Un homme sans identité est lui édité en 2018) et sur celui de la chanson avec son album Jeune Chanteur, en 2012, dont il écrit la totalité des textes et à l’occasion duquel il se produit sur scène. Il aborde la mise en scène dans les années 1990 et monte Dreck de Robert Schneider en 1997, puis Caligula d’Albert Camus, Fin de Partie de Samuel Beckett, Gould Menuhin spectacle théâtral et musical, Calek en 2014. En 2015, Charles Berling est à l’affiche de Vu du pont d’Arthur Miller, mis en scène par Ivo van Hove à l’Odéon – Théâtre de l’Europe, un rôle pour lequel il obtient le Molière du comédien dans un spectacle de théâtre public.

Il a joué dans la reprise d’ART de Yasmina Reza, au Théâtre Antoine à Paris et en tournée partout en France en 2018-2019. Après la mise en scène et l’interprétation principale de la pièce de Bernard-Marie Koltès, Dans la solitude des champs de coton en 2016, il a conçu et mis en scène une adaptation du film de Jean-Luc Godard, Vivre sa vie en 2019.

En 2010, la ville de Toulon confie à Charles et Philippe Berling la direction du Théâtre Liberté qui ouvrira ses portes au public pour la première fois en 2011. En décembre 2015, Le Liberté, alors co-dirigé par Charles Berling et Pascale Boeglin-Rodier et Châteauvallon, dirigé par Christian Tamet, obtiennent le label de scène nationale. L’Union Châteauvallon-Liberté est créée pour réunir ces deux institutions culturelles majeures de l’aire toulonnaise. Suite au départ de Christian Tamet en 2018, et à celui de Pascale Boeglin-Rodier en 2020, Charles Berling assure seul la direction de Châteauvallon-Liberté, scène nationale, tout en poursuivant son activité artistique.

Au théâtre, il joue sous la direction de Pascal Rambert pour sa création Deux amis (créé le 9 juillet 2021 au Festival d’été de Châteauvallon). Il a conçu avec Bérengère Warluzel au Festival OFF d’Avignon 2021 Fragments d’après des textes d’Hannah Arendt. En 2023, après sa tournée dans toute la France avec Les Parents terribles, d’après Jean Cocteau dans une mise en scène de Christophe Perton, il retrouve Ivo van Hove pour une adaptation d’Ingmar Bergman Persona / Après la répétition. Avec Philippe Collin et Violaine Ballet, il a conçu le grand évènement théâtral participatif Blum, Une vie héroïque en tournée en 2024 et 2025.

Au cinéma, on le retrouvera prochainement dans Flo de Géraldine Danon.

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