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Théâtre

La loi du marcheur

Nicolas Bouchaud — Éric Didry

Janvier 1992. Serge Daney est atteint du Sida. Quelques mois avant sa mort, dans l’émission Océaniques, il s’entretient avec Régis Debray sur son parcours de critique de cinéma. Rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, journaliste à Libération, il témoigne de ce que « voir des films » lui a apporté. Ce seul-en-scène lui rend hommage, lui qui se qualifiait de « ciné-fils ».

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La loi du marcheur 1
Lieu
  • Châteauvallon
  • Théâtre couvert
Accessibilité
  • Pour toutes et tous
    • dès 12 ans
  • Dates Durée 1h45
  • vendredi 17 novembre 2023 20:30
  • samedi 18 novembre 2023 20:30
Tarifs
  • Plein tarif 30 €
  • Tarif adulte avec la carte Châteauvallon-Liberté 20 €
  • Tarif partenaire (CSE et Associations culturelles partenaires) 20 €
  • Tarif - 30 ans 15 €
  • Tarif - 18 ans 10 €
  • Tarif solidaire 5 €
Informations pratiques

S’appuyant sur la retranscription de cette interview, le comédien Nicolas Bouchaud n’interprète pas Serge Daney, il s’approprie sa parole. S’adressant à nous comme Daney s’adressait à Régis Debray, il nous raconte sa passion du 7e art, transmise par sa grand-mère et les films de la Nouvelle Vague qui l’ont vu grandir. En fond, des extraits de Rio Bravo d’Howard Hawks nous sont projetés. Toute sa vie, Serge Daney s’est considéré comme un « griot ». À travers ce tête-à-tête passionnant, Nicolas Bouchaud se fait à son tour le passeur de la mémoire du cinéma.

De et avec Nicolas Bouchaud
D’après le film Serge Daney, Itinéraire d’un ciné-fils de Pierre-André Boutang et Dominique Rabourdin
Mise en scène Éric Didry
Adaptation Véronique Timsit, Nicolas Bouchaud et Éric Didry
Collaboration artistique Véronique Timsit
Lumières Philippe Berthomé
Scénographie Elise Capdenat
Son Manuel Coursin
Vidéo Romain Tanguy et Quentin Vigier
Chargée de production Margot Da Silva
Régie générale Ronan Cahoreau-Gallier
Régie lumière Jean-Jacques Beaudouin

Production déléguée Théâtre du Rond-Point / Le Rond-Point des tournées
Coproduction Théâtre Garonne / Cie Italienne avec Orchestre / Festival d’Automne à Paris
En partenariat avec France Inter

Photos © Brigitte Enguérand
Texte © Vanessa Asse

Le spectacle créé par Nicolas Bouchaud et Éric Didry, issu de la transcription exacte des entretiens entre Serge Daney et Régis Debray, puise à cet art de la parole si propre à Serge Daney. Dans le film Itinéraire d’un ciné-fils, Serge Daney, témoignant publiquement de ce que « voir des films » lui a offert du monde, choisit généreusement de partager ce butin.
Sa parole vit, s’anime et nous aimante parce qu’il est lui-même un homme de (la) parole, un conteur, un « griot », un « passeur », comme il aimait à se définir. C’est le rapport à l’« autre » qui sous-tend toute la pensée de Daney. C’est pour ça qu’en l’écoutant, on se sent fortement exister. C’est à notre attention de spectateur qu’il nous renvoie. C’est à cela qu’il nous appelle à croire, sans transiger, à une certaine éthique de notre regard […]. Daney est comme un grand frère, un ami jamais rencontré. Souvent, comme acteur, nous dialoguons avec des fantômes. C’est comme cela que je voudrais approcher Daney, dans un dialogue. Il ne s’agira pas de l’imiter, de m’identifier à lui au sens où l’on parle de « se glisser dans la peau d’un personnage ».
Il s’agira donc de jouer avec Daney et non pas à sa place […].

Nicolas Bouchaud, Décembre 2009 (Extraits)

Passionnant, intelligent, original. L’Express

L’incontournable Nicolas Bouchaud, acteur génial et joyeusement hirsute, se glisse avec bonheur dans les mots du grand cinéphile et critique Serge Daney. On écoute avec un plaisir enfantin et on en sort grandi. Les 5 pièces

Créé en mars 2010, la Loi du marcheur a remporté depuis un succès aussi franc que mérité. Libération

Nicolas Bouchaud

Comédien depuis 1991, Nicolas Bouchaud travaille d’abord sous les directions d’Étienne Pommeret, Philippe Honoré… Il rencontre Didier-Georges Gabily qui l’engage pour les spectacles Des cercueils de zinc (Théâtre de la Bastille, 1992), Enfonçures (Théâtre de la Bastille, 1993), Gibiers du temps, Dom Juan / Chimères et autres bestioles.

Il joue sous la direction de Yann-Joël Collin dans Homme pour homme et L’Enfant d’éléphant de Bertolt Brecht, Henri IV (1ère et 2ème parties) de Shakespeare; de Claudine Hunault dans Trois Nôs Irlandais de William Butler Yeats ; de Hubert Colas dans Dans la jungle des villes de Bertolt Brecht ; de Bernard Sobel dans L’Otage de Paul Claudel ; de Rodrigo Garcia dans Roi Lear, Borges + Goya ; avec le Théâtre Dromesko dans l’utopie fatigue les escargots ; de Christophe Perton dans le Belvédère d’Odön von Horvàth.

Jean-François Sivadier lui propose le rôle principal de toutes ses mises en scène de théâtre depuis 1998 : L’impromptu Noli me tangere, La Folle journée ou Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, La Vie de Galilée de Bertolt Brecht, Italienne scène et orchestre, La Mort de Danton de Georg Büchner, Le Roi Lear de Shakespeare (Avignon Cour d’honneur), La Dame de chez Maxim de Georges Feydeau, Le Misanthrope (Prix du Syndicat de la Critique), Don Juan et L’Ennemi du Peuple.

En 2012, il joue dans Projet Luciole mise en scène de Nicolas Truong au Festival d’Avignon dans le cadre de « sujets à vif ».

Il joue et co-met en scène Partage de Midi de Paul Claudel, en compagnie de Gaël Baron, Valérie Dréville, Jean-François Sivadier et Charlotte Clamens à la Carrière de Boulbon pour le Festival d’Avignon en 2008. En 2011, il joue au Festival d’Avignon Mademoiselle Julie de Strindberg mis en scène par Frédéric Fisbach avec Juliette Binoche.

En 2010, il met en scène Deux Labiche de moins pour le Festival d’Automne en 2012. Depuis 2010, à son initiative et avec la même équipe, Nicolas Bouchaud a développé 4 spectacles : la Loi du marcheur (entretien avec Serge Daney), Un métier idéal (d’après John Berger et Jean Mohr), Le Méridien (d’après Paul Celan) et Maître Anciens (d’après Thomas Bernhard). Eric Didry et Véronique Timsit ont assuré, respectivement, la mise en scène et la collaboration artistique de ces projets.

Au cinéma, il tourne avec Jacques Rivette Ne touchez pas à la hache ; avec Édouard Niermans, La Marquise des ombres ; avec Pierre Salvadori Dans la cour ; avec Jean Denizot La Belle vie et avec Mario Fanfani Les Nuits d’été en 2015. Depuis 2015, il est artiste associé au Théâtre national de Strasbourg dirigé par Stanislas Nordey.

Éric Didry

Éric Didry se forme auprès de Claude Régy. Comme auditeur au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris, puis comme assistant à la mise en scène. Il est également lecteur pour les Ateliers contemporains (direction Claude Régy). Il est collaborateur artistique de Pascal Rambert de 1989 à 1993.

À partir de 1993 iI cherche à élargir le champ théâtral en créant de nouvelles dramaturgies. : il créé Boltanski /Interview d’après l’émission de France Culture Le bon plaisir de Christian Boltanski par Jean Daive puis Récits/Reconstitutions, spectacle de récits d’expériences personnelles, au Théâtre Gérard Philipe de Saint Denis en 1998.

En 2003, il met en scène un récit de Erri de Luca Non ora, non qui/ Pas maintenant, pas ici. Il poursuit son travail sur les récits avec Compositions, sortie de résidence à Ramdam en 2009. Il met en scène plusieurs projets de Nicolas Bouchaud La Loi du marcheur (entretien avec Serge Daney), Un Métier idéal d’après John Berger et Jean Mohr (2013), Le Méridien de Paul Celan (2015), Maitres anciens d’après Thomas Bernhard (2017).

Il crée en 2012 Qui vive, un spectacle conçu avec le magicien Thierry Collet qu’il retrouve pour Dans la peau d’un magicien en 2017. Il collabore avec d’autres artistes comme les chorégraphes Sylvain Prunenec et Loïc Touzé, le concepteur son Manuel Coursin, le poète sonore Anne-James Chaton. Il est collaborateur artistique de Simon Gauchet sur L’expérience de l’arbre créé au Festival du Théâtre National de Bretagne en novembre 2019.

La pédagogie tient une place importante dans son travail. Il a été membre du conseil pédagogique de l’École du Théâtre National de Bretagne (2012- 2018). Il anime régulièrement des ateliers récits, notamment à l’École du Théâtre National de Bretagne, à l’École Nationale Supérieure d’Art Dramatique de Montpellier, à l’École Supérieure d’Art Dramatique de Paris, à l’École du Jeu, au Centre National de Danse Contemporaine d’Angers, au Centre Chorégraphique National de Rennes et de Bretagne. Il a proposé des ateliers récits à l’étranger, à Buenos Aires en Argentine et à Santiago du Chili.

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