Chorégraphe iconoclaste, Rocío Molina réinvente la tradition du flamenco. Radicalement libre, elle allie dans ses pièces virtuosité technique et recherche contemporaine.
Avec la Carte Châteauvallon-Liberté, votre 6ème place de spectacle est offerte !
Dans le cadre de l’engagement de la Scène nationale en faveur de l’environnement, Châteauvallon-Liberté, vous encourage à partager vos trajets avec d’autres spectateurs.
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En partenariat avec le réseau Mistral, une navette BUS, offerte, vous transporte de la place de la Liberté jusqu’à Châteauvallon les soirs de spectacle au Théâtre couvert.
Départ de l’arrêt Liberté à 18h50.
Réservation nécessaire et possible jusqu’à la veille du spectacle, par téléphone au 09 800 840 40 ou lors de votre réservation sur internet.
Chaque soir de représentation, l’équipe Les Têtes d’ail vous propose désormais une petite restauration locale et de saison, pour manger sur le pouce ! Vous avez la possibilité de vous restaurer au moins une heure avant le spectacle et à l’issue.
Rocío Molina est l’une des artistes espagnoles les plus renommées à l’étranger. Elle n’a que 26 ans quand lui est décerné le Premio Nacional de Danza pour « son apport au renouvellement de l’art flamenco ». Artiste associée à Chaillot — Théâtre national de la Danse, elle vient de recevoir la Medalla de Oro de las Bellas Artes par le ministère de la Culture espagnol.
Dans cette nouvelle pièce, ultime opus de son triptyque Trilogía sobre la Guitarra, elle bat la mesure dans un corps à corps au son de la guitare de Yerai Cortés. Entre le musicien et la danseuse, un lien intense et vif se crée, nous transportant dans l’intime, dans la séduction.
Idée originale, direction artistique et chorégraphie Rocío Molina
Composition musicale et guitare Yerai Cortés
Direction artistique Julia Valencia
Espace scénique Antonio Serrano, Julia Valencia et Rocío Molina
Création lumières Antonio Serrano
Conception et régie sonore Javier Álvarez
Costumes et conception graphique Julia Valencia
Accompagnement de l’espace sonore Pablo Martín Jones
Confection de costumes López de Santos
Chaussures Rocío Molina Gallardo Dance
Ceinture Elella del Toro
Direction technique Carmen Mori
Régie lumières Antonio Valiente
Régie María Agar Martínez
Production Danza Molina S.L.
Coproduction Teatro Español
Avec la collaboration de l’Agence Andalousienne des institutions culturelles (Junta de Andalucía)
Avec le soutien du Gouvernement d’Espagne (Gobierno de España), le Ministère de la Culture espagnol (Ministerio de Cultura y Deporte) et de l’Inaem (Institut National des Arts de la Scène et de la Musique, Espagne)
Photos © Paco Lobato
Texte © Vanessa Asse
Après s’être plongé dans les ténèbres et après avoir ouvert les yeux sur l’abîme, on revient au terrestre.
On chemine en jubilant, on ressent l’exaltation des émotions frivoles et mondaines, la joie de se
réapproprier ce corps après avoir été immergé dans notre propre reflet. Ce retour au charnel est une célébration où réapparaissent le toucher, le turgescent, tous les plaisirs et les effervescences de la chair.
Vuelta a Uno est un retour au vivant, fait d’euphorie et de joie. Il est cette terre exaltée aux rythmes effrénés qui nous rappelle que nous sommes matière et respiration altérée, où l’âme tente de s’échapper, de s’élever pour ne faire qu’un avec tout le reste.
Le retour à cette banalité nous permet d’accueillir tendrement l’altérité et de se fondre avec elle. Autrefois intimidant, cet Autre nous accompagne à présent. C’est dans le profane que nous nous reconnaissons, libres et unis. De là, apparait ce langage commun et se dissipent les frontières pour créer de nouveaux espaces, façonnés sur mesure.
La rencontre scénique débute dans une proximité et une atmosphère d’irrésistible attraction, inédite par son harmonie et sa spontanéité. La guitare de Yerai joue inlassablement et le corps de Rocío ne peut s’empêcher de revenir à sa rencontre. Ils se soumettent à l’altération provoquée par leur offrande mutuelle ainsi qu’au pouvoir que suscite cette collision.
Ils génèrent un lien intense et vif qui nous transporte dans l’intime, en totale communion; l’attraction, la séduction et le ravissement constituent ce chemin, ce chemin retour vers l’Uno qui procure un plaisir débordant, un frémissement, où la chair et la peau palpitent, se contractent, aspirant à des amours enflammés pour se retrouver dans le Nous.
Mais la connexion entre Rocío et Yerai rend flou tout cadre, tout contour. Ils se réinventent sans cesse avec des rythmes fantaisistes déstabilisant notre perception et nous rendant complices de leur irrévérence.
Dans leur extase, ils ne cachent rien. Toutes les émotions restent à vue et font voler en éclat toute tentative de retenue. Pour la « bailaora« , chaque appel de guitare exige une reddition absolue, se défaire des limites, perdre l’équilibre et perdre la raison.
Les sons se multiplient, mutent, et nous précipitent dans un ‘délire’. Nous nous laissons porter par l’onde de choc de leur excès et leur envie d’en découdre, témoins de la façon dont ils s’engouffrent, avec cette volonté brute et austère de création et d’ascension enracinée qui aspire à se désintégrer.
Dans ce troisième volet, on cavale à travers les strates du plaisir, même sous la contrainte, ce qui mène irrémédiablement au chaos destructeur. Vuelta a Uno est porteur d’un certain réalisme poétique et c’est de ce point de vue que nous contemplons cette transe libératrice par ce mouvement incessant, ce don de soi sans fin, porteur de douleur, qui réveille les pulsions les plus enfouies.
Nous approchons de l’apogée, et tout ce qui est infini en nous palpite jusqu’à nous transpercer. L’exaltation nous consume parce que le seul mot d’ordre est l’explosion.
Le rideau du profane tombe inévitablement. Nous quittons le monde terrestre pour retourner au point initial, à cet état premier, nous retournons à Uno.
Radicalement libre, Molina combine dans ses œuvres virtuosité technique, recherche contemporaine et prise de risque conceptuelle. Biennale de Venise
Son flamenco incandescent n’est pas d’hier, ni de demain. Il se situe là, dans le présent de la vie ! c’est de l’art pur. Les Échos
Extrême, magnétique et libre, ça c’est Rocío Molina, une danseuse déterminée à sonder les abymes de sa conscience pour entrer en communication avec le public. El Cultural
Chorégraphe iconoclaste, Rocío Molina a forgé un langage qui lui est propre à partir de la tradition réinventée d’un flamenco qui respecte ses origines tout en embrassant les avant-gardes. Radicalement libre, elle allie dans ses pièces virtuosité technique, recherche contemporaine et risque conceptuel. Sans craindre de tisser des alliances avec d’autres disciplines et d’autres artistes, ses chorégraphies sont des événements scéniques singuliers nourris d’idées et de formes qui vont du cinéma à la littérature, en passant par la philosophie et la peinture.
Créatrice inapaisée, Rocío Molina est née à Malaga en 1984. Elle n’a que trois ans quand elle commence à danser et sept ans lorsqu’elle ébauche ses premières chorégraphies. Elle en a dix-sept quand elle obtient, avec les félicitations du jury, son diplôme du Conservatoire royal de danse de Madrid. Elle est aussitôt engagée dans des compagnies professionnelles pour des tournées internationales.
À vingt-deux ans, elle crée Entre paredes. Une première pièce suivie de plusieurs créations qui ont en commun un regard curieux et transgresseur sur un art flamenco qui refuse d’emprunter les chemins habituels, de marcher sur les traces des autres : El eterno retorno (2006), Turquesa como el limón (2006), Almario (2007), Por el decir de la gente (2007), Oro viejo (2008), Cuando las piedras vuelen (2009), Vinática (2010), Danzaora y vinática (2011), Afectos (2012), Bosque Ardora (2014), Caída del Cielo (2016), Grito Pelao (2018), Inicio (Uno) – Extrait de Trilogie pour guitares et Al fondo riela (Lo Otro del Uno) – Extrait de Trilogie pour guitares (2020), Vuelta a Uno – Extrait de Trilogie pour guitares (2021), Carnación (2022).
Elle a vingt-six ans quand le ministère de la Culture espagnol lui décerne le Premio Nacional de Danza (Prix national de danse) pour « son apport au renouvellement de l’art flamenco, sa capacité d’adaptation et sa puissance d’interprétation, qui lui permettent d’aborder librement et avec audace les registres les plus variés ».
Deux ans plus tard, Mikhaïl Barychnikov s’agenouille à ses pieds devant la porte de sa loge du New York City Center, à l’issue du succès retentissant de la représentation de Oro viejo. Elle a été artiste associée au Théâtre national de Chaillot, à Paris, où en novembre 2016 elle a créé Caída del Cielo. Elle crée au Festival d’Avignon en Juillet 2018, Grito Pelao, qu’elle dirige avec la chanteuse Sílvia Pérez Cruz et Carlos Marquerie.
Danseuse aux multiples facettes, Rocío Molina est l’une des artistes espagnoles les plus renommées à l’étranger. Ses pièces ont été présentées dans des théâtre et des festivals tels que le Festival d’Avignon, le Barbican Center de Londres, le New York City Center, l’Esplanade de Singapour, le Festival Tanz Im August à Berlin, le Festival SPAF de Séoul, le Théâtre Stanislavsky de Moscou, le Théâtre National de Taiwan, le Dansens Hus de Oslo ou Stokholm, le Transamériques de Montréal, le Théâtre National de Chaillot ou le Bunkamura de Tokyo ; et en Espagne au Teatro Español ou Teatros del Canal de Madrid, la Bienal de Flamenco ou Teatro Central de Sevilla, le Mercat de les Flors de Barcelona, le Cervantes à Málaga…pour n’en citer que quelques uns.
Durant sa carrière, elle a collaboré avec de grandes figures du flamenco espagnol tels que María Pagés, Miguel Poveda, Antonio Canales et Israel Galván, et avec des figures de la création contemporaine comme Carlos Marquerie, Mateo Feijóo et Jean Paul Goude (création d’un événement pour la marque Hermes à Shanghai en juin 2017).
Sa recherche artistique a été récompensée par de nombreux prix, en Espagne et à l’étranger : Médaille d’or des beaux-arts (Espagne) 2022, Prix Lion d’argent de la danse de la Biennale de Venise 2022, Premio Nacional de Danza 2020, Prix Max 2019 meilleure performance de danse pour Grito Pelao, 2019 Prix national de la danse du Royaume-Uni pour la « meilleure danseuse contemporaine », 2018 Nomination aux Olivier Awards (Londres) pour Caída del Cielo, Premio Max 2017 (meilleure chorégraphie et meilleure danseuse pour Caída del Cielo), Premio Max 2015 (meilleure chorégraphie pour Bosque Ardora), Premio Mejor Bailaora de la Biennale de Séville, Medalla de Oro de Málaga, Prix spécial aux Dance National British Awards en 2016.
Elle a reçu les applaudissements unanimes du public et de la critique : « une danseuse surdouée et intelligente » (Le Monde), « la puissance nucléaire au cœur de l’atome » (Standard), « un talent né qui puise au plus profond » (El País), « l’urgence de la passion incarnée, incandescente, qui prend possession du corps et le fait bouger, le transporte, spasme après spasme, et l’emplit de rage et de beauté » (La Vanguardia), « l’une des meilleures danseuses de flamenco que j’aie jamais vues » (The New York Times), «une interprète radicale des traditions qui s’exprime sous le signe graphique de la contemporanéité», «une force avec laquelle il faut compter, dans l’art et dans la vie», «sa puissance innée, transcendée à travers un corps volcanique» (La Biennale de Venise).